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Les derniers mouvements de débrayage initiés par les syndicats de base ont perdu toute crédibilité. Loin de soutenir des objectifs corporatistes, ils s’accrochent de plus en plus à des intérêts égoïstes et se donnent pour mission de paralyser l’administration publique.


Les déchirements notés dans le rang des organisations syndicales ont mis à nu l’impertinence des combats qu’elles mènent. Au cœur de ces batailles, se trouvent les prochaines élections professionnelles. Des joutes électorales au cours desquelles, les représentants de ces mouvements syndicaux doivent remettre en jeu leur mandat. Chacun de ces représentants, que ce soit à la base ou dans les Centrales ayant en effet pour objectif de se positionner à nouveau, fait feu de tout bois pour montrer son degré d’implication dans la défense des droits des travailleurs. Ainsi, ils continuent de monter les enchères face au gouvernement, parce qu’ils manquent d’arguments solides. Attachés à leurs ambitions égoïstes, ils se montrent même insensibles à l’appel au patriotisme lancé par le chef de l’Etat, malgré la limitation des moyens de l’Etat. Des luttes qui ne servent pas en réalité la cause des populations, encore moins celle des travailleurs. Les agissements des syndicats étonnent désormais plus d’un. Ces groupes de défense des droits des travailleurs, ceux-là même qui sont censés animer honnêtement les négociations sociales avec l’Exécutif, jouent maladroitement leur rôle. L’autre objectif affiché et déclaré, c’est de mettre en difficulté les dirigeants face aux défis se posant au plan national et aux engagements internationaux. La levée de boucliers dans le milieu syndicaliste provoquée par l’accord par le gouvernement des 1,25, le coefficient de revalorisation des salaires des agents du ministère de l’Economie et des finances n’est pas bien appréciée. Cette tension est née alors que dans les conclusions des négociations entre le gouvernement et principalement la Fédération des syndicats des travailleurs du ministère des Finances (Fesyntra-Finances), il est prévu une extension de ces avantages aux autres travailleurs. En effet, la Coalition des organisations syndicales de l’administration publique (Cosynap) avait déclenché un mouvement de grève pour réclamer les mêmes avantages. Un acte jugé incongru à l’époque par des observateurs et incompréhensible par certains responsables syndicaux. Mais sans démordre, cette nouvelle organisation a radicalisé ses positions après l’annulation de ces droits par le gouvernement suite à la décision de la Cour constitutionnelle qui déclare la mesure discriminatoire. Les membres de la Fesyntra-Finances menacent également d’être intraitables avec le gouvernement. Or, ils n’ignorent guère l’état moribond de l’économie nationale.

La défense des intérêts corporatistes désormais abandonnée Le chef de l’Etat s’est montré pendant longtemps bon père de famille en accordant plus d’attention aux desideratas des syndicats. Les nombreuses revendications satisfaites contenues dans le communiqué de presse rendu public par le gouvernement en disent long. En vérité le président Yayi Boni a fait ce qu’il a à faire. Il a été conciliant et compréhensif jusqu’à violer les normes communautaires relatives au taux maximum réservé à la masse salariale dans les budgets nationaux. Le palais de la Marina a essuyé au surplus des critiques acerbes de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international. Pour les institutions de Bretton Woods, le gouvernement doit davantage consacrer le budget aux programmes d’investissements plutôt que de le dédier majoritairement aux salaires des travailleurs, représentant de surcroit, 1% de la population. Des raisonnements confirmés par les milieux économiques béninois. Mais les syndicalistes n’entendent pas raison garder. Ils ne veulent pas lâcher du lest et projettent de prendre le peuple en otage. La défense des intérêts corporatistes est abandonnée au profit de quelques avantages difficilement soutenables dans un contexte de crise économique nationale. L’ambition nourrie est connue : paralyser l’administration et rendre difficile le deuxième mandat du chef de l’Etat qui est décidé à conduire les impossibles réformes indispensables pour le développement. Seulement aujourd’hui, le syndicalisme a évolué, et l’ "intransigeance syndicale" sans concession n’est plus tolérable. Et face aux défis de développement qui s’imposent au Bénin, un pays pauvre très endetté, les partenaires sociaux ont l’obligation de réétudier leur stratégie de lutte.

AT

Source; Le Matinal du 14 juillet 2011

Tag(s) : #Société
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