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Le verdit des résultats du Baccalauréat session de juin 2011 est tombé depuis le jeudi 14 juillet denier. L'attente aura été des plus courtes mais avec un épilogue douloureux. Seulement 28, 4% des candidats ont été déclarés admissibles. Un échec massif diversement apprécié aussi bien par les parents d'élèves que les acteurs de l'Education.


Formule de l'examen trop complexe ou incompétence des candidats ? Nul ne peut à priori répondre formellement à cette interrogation. Toutefois, l'on pourrait bien se pencher sur la question pour déterminer les dessous de l'échec massif. En effet, le premier diplôme universitaire a connu cette année au Bénin un léger aménagement. Le Bac nouvelle formule comme on pourrait l'appeler soumet donc désormais les candidats à toutes les épreuves aussi bien écrites qu'orales contrairement à l'ancienne formule où un tirage au sort est souvent organisé pour la sélection des matières à composer. Les candidats au Bac série D tiraient donc au sort entre la philosophie et l'Histoire -géographie ; La mathématique et la Science de la vie et la terre pour ceux des séries A. Le nouveau programme ayant pris corps désormais dans toutes les classes de l'école béninoise, le Baccalauréat nouvelle formule se trouve donc être la dernière rénovation intervenue dans la pédagogie scolaire béninoise.

Mais la première expérience du Baccalauréat nouvelle formule n'aura pas comblé les attentes. Le taux d'admissibilité n'a été que de 28,40%. Il s'avère donc nécessaire de situer les responsabilités. Doit-on lier cette catastrophe aux réformes opérées pour cet examen ?

 
Les Vraies raisons

Le faible taux d'admission au baccalauréat session de juillet 2011 préoccupe plus d'uns. C'est le directeur de l'office du BAC Alphonse da Silva qui est monté au créneau le jour de la délibération pour situer les béninois sur selon lui les vrais raisons de l'échec massif des candidats au Bac. Selon lui, le fort taux de participation des candidats libres a entrainé un fort taux d'échec dans leur rang, soit 89%. Il avance également les précautions hardies prise par son office pour empêcher les manœuvres de fraude et de tricherie enregistrées par le passé. La participation en masse des élèves en classe de première n'a pas été occulté par docteur Alphonse da Silva qui a estimé que les raisons ne se trouvent nulle part ailleurs. Mais les observateurs pensent bien le contraire. Sans s'en prendre aux reformes opérées ces dernières années dans le secteur de l'éducation, les analystes pensent qu'un échec doit être considéré comme tel. Pour ces derniers, les raisons du fort taux d'échec des candidats sont de plusieurs ordres

Primo, le nouveau programme en vigueur dans notre pays n'est pas toujours bien maitrisé par les enseignants qui n'ont pas tous les compétences requises pouvant leur permettre de prendre la charge d'une classe d'examen.

Secundo, la prolifération des écoles privées pose plusieurs problèmes dans la qualité de la formation reçue par les candidats. Le suivi par les instances en charge de l'éducation nationale est de moins en moins rigoureux car les établissements privés se comptent aujourd'hui dans tous les coins de rue. La qualité et la régularité de l'enseignement donné dans ces écoles laissent donc à désirer.

Tertio, il est une réalité que la grande majorité des enseignements qualifiés se refusent souvent l'attribution des classes d'examen car la tâche est beaucoup plus énorme. Mais ce sont ces enseignants qui lors des corrections des feuilles de composition des examens font valoir leurs compétence et droit à la correction. Il y a forcément de quoi que le rendement des candidats ne soit de leur goût pour la simple raison que l'enseignement a été dispensé par un ''amateur''.

Quarto, une des questions les plus cruciales reste la formation des enseignants. Il n'est un secret pour personne que nombre d'enseignants vont en formation non pas pour acquérir du savoir faire mais pour les perdiems perçus à cet effet. Il faudra beaucoup plus de sérieux de la part des enseignants qui visiblement sont sous formés.

Enfin, une raison très peu perçue par les observateurs mais qui inévitablement fait des affres dans le domaine de l'éducation nationale reste le nouveau refuge des élèves indélicats. Il s'agit bien de la nouvelle activité d'escroquerie dénommée cyber criminalité à la quelle s'adonnent nombre d'élèves qui sacrifient les cours à la faveur des cybercafés.

Vitali Boton
Source: Adjinakou du 18 juillet 2011
Tag(s) : #Société
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