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Le projet de loi portant exercice du droit de grève en République du Bénin et qui a été transmis à l’Assemblée nationale fait déjà des mécontent dans le rang des syndicats. Mais à l’étape actuelle où la loi n’est même pas encore examinée, un arrangement est toujours possible entre le gouvernement et ses partenaires sociaux. L’option d’un règlement pacifique est toujours mieux que l’affrontement.

 

Rien n’est encore perdu pour les syndicats et il n’y aura pas de loi taillée sur mesure pour les bâillonner. C’est l’assurance qu’on pourrait se donner lorsqu’on sait qu’à l’étape actuelle, le projet de loi portant exercice du droit de grève en République du Bénin n’est encore ni examinée ni votée. C’est vrai que le projet fera objet de débat dans les jours à venir au Parlement. Certains syndicats comme la Fesyntra–Finances ont de sérieuses appréhensions ou ne sont pas d’accord sur certaines dispositions de ladite loi. C’est leur droit de revendiquer, d’exprimer des préoccupations ou des inquiétudes sur certains points. Mais puisque c’est un processus qui n’est qu’à son début, on pourrait dire qu’il y aura plus de peur que de mal dans la mesure où un arrangement est toujours possible.  On peut le croire et les syndicats partageaient cette logique, il est bien possible qu’ils trouvent une entière satisfaction à toutes leurs préoccupations avant le vote de cette loi. Ils peuvent comme ils l’ont annoncé déjà, faire du lobbying auprès des députés ou leur faire des propositions concrètes en vue d’un amendement de la loi qui prend en compte leurs préoccupations sur les dispositions querellées. L’autre possibilité ou l’autre démarche qui pourrait beaucoup plus arranger les choses, c’est de demander à échanger, à dialoguer avec le gouvernement sur la question. Ces discussions permettent aux deux parties de trouver un terrain d’entente avant l’examen et le vote de cette loi. Cette option pourrait même être la meilleure pour les syndicats dans la mesure où le pouvoir en place détient actuellement une majorité confortable à l’Assemblée nationale et il est évident que le vote de cette loi dépende surtout de cette majorité. L’autre élément sur lequel il est important d’insister est qu’on a fait le constat selon lequel le président Boni Yayi au cours de ce second mandat a surtout privilégié la concertation et le dialogue dans le règlement de tous les problèmes qui engagent la vie de la nation.  C’est cette option et cette volonté d’ouverture et de concession qui ont permis il y quelques mois au gouvernement et syndicats de signer un accord au sujet du relèvement du point indiciaire. Dans ce cas, on peut rester serein et se dire que le gouvernement prêtera certainement une oreille attentive aux préoccupations des syndicats au sujet de cette loi. Le Bénin qui aujourd’hui a de grands défis à relever aux plans économique et social n’a plus besoin de connaître ces crises inutiles qui retardent son développement. Et puisqu’on n’a pas encore présentement la preuve d’une volonté délibérée du gouvernement d’empêcher les syndicats de jouir de leur droit, ils gagneront beaucoup plus à choisir la voie pacifique, celle du dialogue et des concessions afin de faciliter le vote de la loi portant exercice du droit de grève en République du Bénin. Dans l’intérêt de tous les travailleurs et de la nation.


Euloge R. GANDAHO

Source: Quotidien le Matin du 19 septembre 2011

Tag(s) : #Société
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