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(Oryx s’inquiète, la Sonacop impuissante) La pénurie du gaz domestique en cours tient de la grève observée dans les unités douanières du pays ces derniers jours. Le produit devrait être à nouveau disponible depuis hier mardi selon des sources proches du distributeur majoritaire, la société Oryx, malgré quelques inquiétudes persistantes. La Sonacop aussi reste impuissante face à la situation.
Les dernières cargaisons de gaz commandées par la société Oryx à l’extérieur auraient été bloquées pendant des jours au niveau de certaines unités douanières béninoises. C’est la raison essentielle qui expliquerait la pénurie du gaz domestique qui sévit depuis peu. Etant fournisseur majoritaire, à près de 86% de la quantité totale distribuée dans tout le pays, cette société se retrouve ainsi dans une énorme difficulté et peine désormais à répondre aux besoins minimas de ses clients. Le stock disponible serait déjà entièrement épuisé. Selon des sources proches de cette société, toutes les démarches nécessaires auraient été prises ces derniers jours pour ramener les cargaisons bloquées dans les dépôts. Et si tout se passe bien, à croire les mêmes sources, le produit devrait être à nouveau disponible dès ce mardi. «Dans le secteur pétrolier, les commandes se préparent, et il faut d’abord aussi que l’usine prévoie votre quantité. On ne commande pas du gaz comme on commande du ciment. C’est un produit très sensible. La question du transport est également très importante ici» explique un technicien pétrolier. Si la pénurie d’Août 2010 était liée à une décision du gouvernement qui avait fermé les dépôts de Oryx au Port, alors jugés vétustes, pour des raisons de sécurité, l’actuelle, comme on le voit est l’une des conséquences de la grogne sociale qui ébranle davantage des secteurs publics dans le pays.
Si la Sonacop pouvait!
La Sonacop, l’autre grande société de commercialisation des produits pétroliers, aurait pu venir au secours de Oryx, si elle en avait encore les capacités. La question se pose avec acuité en ces moments de pénurie du gaz, mais la réponse aussi est là. «Nous devrons être en mesure de suppléer aux faiblesses conjoncturelles de notre consœur, mais nous ne distribuons que 14 % des quantités consommées dans le pays» se désole, un responsable de cette société d’Etat. Il rappelle que la dernière crise a été également très difficile pour la Sonacop qui s’est retrouvée à combler un vide qui dépassait largement ses possibilités. L’époque du Cpi et autres affaires qui ont secoué l’existence de cette société, ne lui ont pas permis d’accroître ses potentialités. Depuis 10 ans, structurellement, les charges demeurent largement supérieures aux recettes, selon la même source. Reste que des efforts sont déployés depuis quelques mois par la nouvelle équipe dirigeante pour redresser la maison, avec, entre autres projets, la construction imminente du terminal à gaz, la réhabilitation du pipeline, la mise en œuvre d’un plan de sauvetage, etc. L’accompagnement spécial de la Sonacop pour la célébration du 51ème anniversaire de la fête de l’indépendance, à travers quelques affiches, tee-shirts, disponibilité absolue du carburant à Natitingou et sur tout le corridor Cotonou-Malanville, en cette période… reste un fait rarissime et salutaire pour une société en souffrance depuis des années.
Écrit par Christian Tchanou.
Source: La Nouvelle Tribune du 3 Août 2011