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Yayi II fait ses recrutements dans le landernau politique après son exploit électoral symbolisé par le K.O. Deux têtes d’affiche de la famille non cauri viennent de rejoindre joyeusement la mouvance : Valentin Aditi Houdé et Venance Gnigla. Les nouveaux apostats sont issus des entrailles du mouvement Abt naufragé de la présidentielle. La démographie des "Yayistes" enfle. La rivière est florissante et fait courir les biches. C’est de bonne guerre !

Le Président réélu puise dans l’opposition et la vide progressivement de ses ténors. La pêche se révèle excellente en cette entame de mandat de refondation où le héros du 13 mars est sur les nuages. En s’offrant les gros poissons de la Renaissance du Bénin, Boni Yayi a déjà annoncé les couleurs et démontré sa capacité à manœuvrer le harpon. Les dernières prises dans le bassin de l’opposition en étiage, confirment le talent du pêcheur habile et adroit. Les nouveaux venus dans la maison Yayi ont de dénominateurs communs éloquents. Gnigla et Houdé sont en effet deux anciens du milieu cauri qui avaient fait défection. Ils ont à leur actif une expérience de l’odyssée G13 et une expédition périlleuse avec les adeptes du "tabatitaba" pour un partage de l’illusion Abt. Dans la balance politique, Yayi a pris deux poids lourds, deux députés réélus. On imagine l’impact d’une telle pêche. Un détail non moins important fait frotter Gnigla à Houdé dans le moule du yayisme. L’un fut ministre sous Yayi et l’autre eut, semble-t-il, le courage de refuser l’offre ministérielle. Ces biches avaient longtemps côtoyé la rivière.

En vérité, le Chef de l’Etat renforce sa majorité à l’Assemblée nationale. Sortis des législatives avec 41 députés, le camp cauri et son leader Yayi font le gain de l’arithmétique et le plein de soutiens à l’hémicycle. Cette victoire politique garantit aux réformes du pouvoir un meilleur sort que les supplices et le blocage auxquels elles étaient condamnées lors du règne de Yayi 1er. La majorité confortable devrait mettre le pouvoir à l’abri de défections fantaisistes, de chantage de députés et de surenchères aveugles. Il est évident que le Président de la République va poursuivre sa pêche et sa chasse aux députés pour se mettre en sécurité dans une jungle politique où les meilleurs sentiments sont guidés par l’intérêt et l’instinct de conservation. Yayi protège sa réserve de députés et soigne son avance avec les faveurs du baromètre et des statistiques.

A y voir de très près, Yayi a initié une œuvre de salubrité massive, muni du balai de l’éthique qui permet de nettoyer les nids politiques soumis à la pollution du déshonneur. En provoquant une saignée dans l’opposition par cet afflux de biches à la rivière, Yayi prend le contrôle des transferts et rend hypothétique l’ouverture du mercato politique. Beaucoup iront à la mouvance sans négociation et la nation sera dispensée du honteux achat de députés à forte charge immorale.

L’opinion peut se féliciter de la prise d’initiatives de son Président réélu par K.O qui a enfin décidé de mettre généreusement la rivière à la disposition de l’opposition. La politique d’ouverture prônée n’est plus un vain mot. Elle est en marche et séduit les anti cauris. Yayi utilise la redoutable arme du pragmatisme et l’exercice d’hypnose auquel est associée la foi contre l’athéisme politicien. Gnigla et Houdé ne seront, à coup sûr, pas les dernières recrues. D’autres sont pressés d’être appelés par le Chef de l’Etat et s’impatientent sur les granites de l’opposition.


Ecrit par Sulpice O. GBAGUIDI

Source: Fraternité du 21 juillet 2011

Tag(s) : #Société
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