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La désobéissance de la coalition des organisations syndicales de l’administration publique (Cosynap) aux centrales et confédérations syndicales auxquelles elles sont affiliées n’augure rien de bon pour la lutte syndicale au Bénin. La Cosynap rejette la méthode de négociation des centrales et force la porte du cadre de concertation et des négociations collectives Gouvernement-centrales et confédérations syndicales. C’est ce qui s’est passé lors des dernières négociations le 1er et le 2 juillet 2011 à l’Infosec de Cotonou. De plus, bien qu’ayant assisté aux négociations qui mettent entre parenthèses les grèves pour une période de trois mois, le temps que le comité de sortie de crise dépose son rapport, la Cosynap a foulé aux pieds ce consensus tacite en poursuivant les grèves perlées.

Le virus de la dissension est entré dans le monde syndical au Bénin. C’est le constat fait par tout le monde depuis que la Cosynap, la coalition des organisations syndicales de l’administration publique dont le coordonnateur national est Marcellin Sassè est allée en grève malgré le discours d’avertissement « musclé » du Président de la République, Boni Yayi, la veille de leur grève du 13 juin 2011. Les griefs portés par la Cosynap contre les centrales syndicales et le gouvernement sont nés de la prise de décret relatif à la revalorisation du coefficient indiciaire de 1,25 dont les seuls bénéficiaires sont les travailleurs du Ministère de l’économe et des Finances. Sur ce point, les centrales syndicales accusent le gouvernement de n’avoir pas pris en compte le bout de phrase figurant dans les relevés des conclusions de la rencontre du 21 avril et qui dit « … cette mesure sera élargie progressivement aux autres travailleurs de la fonction publique » De plus, la Cosynap déclare ne pas approuver les méthodes de négociations des centrales et confédérations syndicales à laquelle elle est affiliée et a décidé d’aller aux charbons rejetant les normes établies. Et c’est ce qui s’est passé lors des négociations collectives Gouvernement-Centrales syndicales où la Cosynap a forcé la porte, alors que dans les normes établies, elle ne devrait pas y être car les centrales syndicales auxquels elle est affiliée sont là pour défendre leurs revendications syndicales. En réalité, du côté de la Cosynap, on estime que les responsables des centrales syndicales ne bénéficient plus de leur confiance, que ceux-ci ne font pas un compte rendu approfondi des négociations syndicales qu’ils font avec le gouvernement et qu’il faut dorénavant que le Premier Ministre Pascal Koupaki négocie directement avec eux. Ce que rejettent les centrales syndicales. Du coup, la dissension s’est installée dans le monde syndical et l’autorité des centrales et confédérations est fortement bafouée par certains syndicats de base dont la Cosynap.

Accorder leurs violons sur les disponibilités financières du Bénin

Il revient aux syndicats de tous ordres de s’entendre et réfléchir sur la bonne volonté du gouvernement à satisfaire leurs revendications au point de mettre en péril les normes requises dans la maitrise de la masse salariale qui doit rester au niveau de 35%. Pour exemple le gouvernement pour éviter une année blanche à l’Université a du accorder au personnel de l’enseignement supérieur une hausse de leur salaire. De la même façon, il a accordé à d’autres catégories d’enseignants une hausse des indemnités de logement avec effet à partir d’octobre 2010, et une hausse de 25% du salaire de base à partir de janvier 2011. L’impact budgétaire total de ces mesures est estimé à 3,4 milliards en 2010 et à environ 20 milliards de francs CFA par an en 2011–2013… Lors de son message à la Nation, le 13 juin dernier, le Président Boni Yayi a révélé que : « Les dépenses du personnel de l’Etat se sont sensiblement accrues, passant de 135 milliards de francs CFA en 2006 à 270 milliards en 2011, soit une augmentation de 100 % ». Les données macroéconomiques du Bénin publiées par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest situent la masse salariale à 225 milliards de francs CFA en 2010. Lors du forum sur le bilan du Changement, le gouvernement avait indiqué que le nombre d’agents permanents de l’Etat est passé de 47 175 agents en 2006 à 66.475 agents à 2010 et annoncé que 12.000 agents sont en attente d’être reversés. Toutes ces mesures devraient amener les partenaires sociaux à ne pas radicaliser leurs mouvements et faire preuve de réalisme face à la disponibilité financière du Bénin.

Matini MARCOS

Source: Aube Nouvelle du 7 juillet 2011

Tag(s) : #Société
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