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Devant l’enlisement des négociations entre le gouvernement et les Syndicats au sujet du point indiciaire, le chef de l’Etat Yayi Boni serait prêt à aller au clash en évoquant le recours aux appelés du service militaire pour remplacer les travailleurs grévistes. Le Haut commandement militaire qu’il a rencontré à ce propos hier mardi 12 juillet 2011 au palais lui recommande la poursuite des négociations.


En analysant la situation actuelle suite à un exposé sur les avantages accordés aux travailleurs présenté par le ministre de l’Economie et des finances, Adidjatou Mathys, l’inflexibilité qui caractérise l’attitude des Syndicats dans les négociations est mal accueillie au sein de la population. Regardons un peu ce qui se passe. Au début, les manifestations ont éclaté au ministère de l’Economie et des finances avec en toile de fond, la disparition de Urbain Dangnivo introuvable jusqu’à présent. Après plusieurs semaines de grève, ce mobile s’est mué en une revendication basée sur l’augmentation du pouvoir d’achat des agents dudit ministère. Le gouvernement a réagi en cédant à la pression. Il accorde le coefficient 1.25 du point indiciaire sur les traitements salariaux. Les grévistes abandonnent les armes et commencent par toucher les avantages. La Fesyntra-Finances crie à la victoire. Quelques mois plus tard, cette décision éveille les appétits des autres syndicats qui montent au front, réclamant les mêmes avantages. Le gouvernement leur rétorque cela et ils entrent en grève. Le même gouvernement revient sur sa décision initiale et la Fesyntra-Finances reprend les manifestations. Voilà là où nous en sommes aujourd’hui. Dans ce feuilleton où les épisodes qui se succèdent se révèlent contagieux, il faut reconnaître que le gouvernement en est pour beaucoup. Il a pris l’habitude de trouver des solutions financières à des crises sociales. Ne tergiversons pas sur cela. Tournons nous vers les Syndicats et posons leur la question de savoir, s’ils sont des partenaires sociaux ou des adversaires politiques du régime de la Refondation. Comment ne pas s’interroger de cette manière lorsqu’on se rend compte que pour un oui ou un non, ils bloquent le pays, sachant que quand le pays s’arrête, leurs revendications auront du mal à trouver solutions, car il ne s’agit pas de solutions politiques, mais financières. Ils savent que quand ils bloquent tout le pays, les principales victimes, ce sont les particuliers, les agents économiques, les marchands, les commerçants, alors qu’eux autres peuvent attendre tranquillement la fin du mois pour toucher leur paye. Il y a quelque chose d’anormal. D’accord pour les revendications sociales, mais non à une prise en otage. Dans leur attitude, on sent un manque de solidarité de leur part envers le peuple qui désormais les regarde avec mépris, parce que lassé d’entendre grève hier, paralysie aujourd’hui, débrayage demain. Ce qui est plus gênant, c’est l’effet contagieux des mouvements. Pour un rien qu’une revendication, on décrète la cessation de travail. On réclame parce que l’autre a réclamé. Tous les Syndicats donnent l’impression de regarder dans une même direction et d’avoir un ennemi commun, qui est le gouvernement. La fermeté dans les revendications n’est pas synonyme d’adversité encore moins d’anarchie. Il faut qu’ils fassent preuve de flexibilité et de solidarité.

FN

Source: Le Matinal du 13 juillet 2011

Tag(s) : #Société
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