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Les membres de la Commission électorale nationale autonome (Cena) ont observé de la discipline au cours de la présentation des grandes tendances du scrutin du 30 avril dernier. Un comportement révélant la qualité de la tâche accomplie et qui tranche avec la situation houleuse ayant caractérisé la publication des résultats provisoires de la présidentielle.
L’ambiance décrispée remarquée ce vendredi 06 mai 2011 montre la confiance retrouvée entre les membres de la Cena. Sous la conduite du patron des lieux, Joseph Gnonlonfoun, ils ont affiché une sérénité au cours de cet exercice. Les bouderies et les coups de colère des représentants de l’opposition ont laissé place à une atmosphère plutôt conviviale. Pas de contestations ouvertement manifestées devant les caméras des professionnels des média. Une entente presque complice se lisait en effet dans les faits et réactions de cette équipe qui finit bientôt sa mission républicaine. Mais une raison peut bien expliquer cet état de chose : les enjeux des législatives. En réalité, si la députation qui permet la désignation des membres du Parlement, une institution de contre-pouvoir, ne fait pas jaser les électeurs, la présidentielle, elle, vise à élire le chef de l’Exécutif qui contrôle le pouvoir d’Etat. Les enjeux sont tout à fait différents. Cette évidence a pu être constatée dans les urnes le 30 avril 2011 avec le faible taux de participation des électeurs. Ce scrutin qui ne devrait pas souffrir de contestations sérieuses n’a pas fait déchaîner de grandes passions. Ce qui a d’ailleurs déteint sur l’environnement de travail des 11 personnalités de la Cena. Mieux, des techniciens du Secrétariat administratif permanent de la Cena (Sap/Cena) spécialisés dans le traitement des chiffres des législatives ont pu librement travailler. La collaboration était saine avec le commandement militaire installé à la Cena au cours de l’organisation de ces dernières joutes électorales. Les relations étaient détendues au sein l’institution, contrairement à ce qui a pu être observé lors de la présidentielle. Des sources bien informées confient que « l’Exécutif s’est moins ingéré » dans l’organisation de ce dernier scrutin. Cette indépendance relative a fait renaître la sérénité entre les membres de la Cena qui se méfiaient, voire s’épiaient au début de leur mission. De ces mêmes sources, on apprend que les techniciens du Sap/Cena sus cités, censés être au cœur de l’analyse des données de la présidentielle en avaient été écartés. « Ils ont même été interdits d’accès aux salles informatiques par les forces de l’ordre présentes à la Cena », nous-a-t-on révélé. Ces affirmations pour le moins graves, suscitent une interrogation : Pourquoi, ces techniciens n’ont-ils pas pu exercer librement leur mission ? La réponse à cette question pourrait éclairer l’opinion publique sur la très controversée présidentielle qui, à la différence des législatives, demeure marquée par des points d’ombres.
Allégresse Sassé
Source: Le Matinal du 9 mai 2011