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L'affaire liée à la tentative d'empoisonnement du chef de l'Etat suit son cours en dépit des différentes campagnes d'intoxication visant à étouffer le dossier. En l'absence du principal acteur qu'est Patrice Talon, il est évident que l'instruction du dossier prend plus de temps que prévu. Mais le juge béninois en charge du dossier ne désespère pas et continue d'espérer que la France extradera Patrice Talon pour qu'il vienne répondre devant la justice béninoise des faits qui lui sont reprochés.

Pas plus tard qu'hier, l'extradition a été encore plaidée devant la cour d'appel de Paris où se trouvent en ce moment le juge en charge du dossier, le procureur de la république ainsi que les avocats du chef de l'Etat. La partie béninoise a présenté au juge français les éléments du dossier qui accablent le sieur Talon et qui justifient qu'il soit entendu par la justice béninoise, donc extradé.

Comme il fallait s'y attendre, les avocats de Talon ne veulent pas entendre parler d'un retour au pays de leur client. Pour attendrir le juge français, ils se réfugient derrière la thèse du complot politique visant à "liquider" leur client. Me Bourdon, l'avocat français de Patrice Talon, a dénnoncé une « mascarade de justice » et le « caractère grotesque de la demande d'extradition», parlant d'un dossier « vide et politique ». C'est de bonne guerre puisqu'ils sont payés pour défendre le richissime homme d'affaire. L'affaire est mise en délibéré pour le 22 Mai. C'est à cette date que le juge français dira si Patrice Talon doit être extradé vers le Bénin pour y répondre du chef d'accusation de tentative d'assassinat du chef de l'Etat, Boni Yayi. Signalons qu'il a été versé au dossier du juge français le rapport du laboratoire du FBI qui a procédé à toutes les analyses médico-légales des emballages, des médicaments et produits chimiques recueillis dans le cadre de l'enquête.

Un rapport accablant

Dans notre parution d'hier, nous avons publié les grandes lignes du rapport. Avec le concours de certains pharmaciens qui ont requis la discrétion sur leur identité, nous sommes parvenus à mieux cerner les conclusions du rapport. De l'avis des spécialistes consultés, les substances retrouvées dans les médicaments prouvent allègrement que ces derniers ont été truqués, contrefaits et travestis. Il est apparu surtout que des substances toxiques et mortelles ont été introduites dans lesdits médicaments. Trois retiennent l'attention des spécialistes car ils les considèrent comme hautement mortelles. Il s'agit du Sufentanil, du Cisatracurium et du Kétamine. Le sufentanil est un dérivé morphinique de synthèse liposoluble utilisé en anesthésie et dans les services de réanimation pour obtenir une analgésie profonde. Les risques de l'utilisation sont ceux des morphiniques en général: diminution de la fréquence respiratoire, puis apnée, qu'il faut prendre en charge en pratiquant une ventilation artificielle. Environ 80 % de la dose administrée sont éliminés dans les 24 heures suivant l’administration, 2 % seulement sont éliminé sous forme inchangée. Comme tous les curares, le cisatracurium ne peut être utilisé qu'en milieu spécialisé. Il induit une paralysie de la musculature volontaire en trois minutes environ après une injection intraveineuse, permettant de bonnes conditions d'intubation orotrachéale et un relâchement musculaire indispensable dans certaines chirurgies (notamment abdominales). Lors de la prise de Kétamine, on observe en général une phase hallucinatoire qui affecte les sens, le jugement et la coordination motrice pendant 4 à 6 heures .. Cependant, à fortes doses, elle provoque des altérations de la respiration et peut aussi induire une perte de connaissance voire un coma. Lors de la phase hallucinatoire, on peut observer des hallucinations terrifiantes et en particulier un état dissocié : l'usager perd la sensation de lui-même (sensation de se " détacher de son corps’’). L'impression de dissociation entre le corps et l'esprit laisse l'usager sans défense, doublée de l'effet analgésique ainsi un usager de kétamine peut se blesser sans en prendre conscience. En cas de nausées ou de vomissements, un risque d'étouffement par invasion pulmonaire des vomissements est possible du fait de l'incoordination motrice qu'entraîne le produit. Elle peut aussi provoquer des anomalies du rythme cardiaque allant parfois jusqu'à l'arrêt, risques aggravés si l'usager présente des antécédents ou effectue un mélange avec des substances aggravantes. Elle peut affecter la mémoire à court terme et à long terme. Elle peut provoquer une dépendance psychique. Cette substance est illégale dans plusieurs pays dans le inonde, sa possession ou sa vente sont passibles d'amendes et de peines d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à la prison à vie.

PK 

Source: Quotidien L’Aurore du 18 avril 2013

 

Tag(s) : #Politique
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