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L’ouverture prônée par le président de la République depuis sa réélection marque le pas. Même l’entrée de la Renaissance du Bénin (Rb) dans la mouvance présidentielle ne fait pas encore évoluer cette nouvelle trouvaille de Yayi Boni.
Le chef de l’Etat a voulu donner une nouvelle orientation au champ politique national en proposant la politique de la main tendue aux formations politiques de l’opposition. Des hommes politiques et mêmes certains partis ont accordé d’intérêt à cette nouvelle option du président en réagissant positivement. La Rb a ouvertement fait son choix en rejoignant le chef de l’Etat. L’officialisation de ce revirement s’est même effectuée au Palais de la Marina entre le président Yayi Boni et le président de la Rb, Léhady Soglo. Un groupe de jeunes du Parti du Renouveau démocratique (Prd), conduit par l’ancien membre de la cellule de communication de Me Adrien Houngbédji, Romain Kiki a fait allégeance à Yayi Boni. L’un des vices- présidents de l’Union fait la Nation (« Un »), Dansou Dossa et son parti "Marche" ont également retourné leurs vestes, en donnant leur soutien au président de la République. Des gestes qui a priori, montrent que le message du chef est bien compris et accepté. Mais à y voir de près, ces actes d’allégeance n’ont été réalisés que par quelques formations dont les leaders sont visiblement en rupture de ban avec la grande coalition de l’opposition. Les uns ne pouvaient certainement plus gérer la lourde défaite essuyée par l’ensemble politique, les autres voyaient leur avenir politique compromis. Au nombre des formations ayant effectué ce revirement, seule la Rb pourrait peser dans ce jeu de la majorité au pouvoir. Seulement, avec leurs 9 députés, les "Renaissants" peuvent-ils représenter véritablement l’opposition ? Pas sûr. Et les derniers développements de l’actualité peuvent conforter cette réponse. Les prises de position des responsables de la Rb ont fait douter plus d’un de leur sincérité dans leur engagement aux côtés des forces de l’Union. Des décisions parfois alambiquées ayant amené des analystes à dire que la Rb, malgré ses tapages au cours de la période électorale, a servi dans l’ombre les intérêts du Chef de l’Etat. Cette observation peut paraître très critique, mais elle montre tout de même les réserves devant être portées aux différentes positions affichées par certains responsables de ce parti dans l’arène politique. Et si la Rb ne peut représenter à elle seule l’opposition, les autres petits partis qui ont rallié les rangs de la mouvance présidentielle sont moins influents pour être assez représentatifs. Par ailleurs, l’acceptation des propositions du gouvernement par les "Renaissants" a fait raidir la position des grandes formations de l’« Un ». Ces partis ont d’ailleurs exclu la Rb de leurs activités. Le Coordonateur national de l’Union, Antoine Kolawolé Idji a déjà réagi à plusieurs reprises par rapport à l’implosion qui planerait sur la coalition en réitérant la volonté des partis politiques restants de continuer la bataille politique en maintenant leur position. Des faits qui montrent que la politique de la main tendue du chef de l’Etat est encore loin de convaincre la majorité des membres de l’opposition. Et face à cette détermination de l’Union, Yayi Boni doit démontrer davantage sa bonne foi. Le chef de l’Etat gagnerait beaucoup à changer de stratégie en essayant de concrétiser sa volonté d’unir tout le peuple sorti divisé des deux dernières échéances électorales. La crédibilité de cette nouvelle politique défendue avec beaucoup de bruit, en dépend.
Allégresse Sassé
Source: Le Matinal du 8 juillet 2011