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Président d’honneur de la Haute Autorité Royale du Bénin, sa Majesté Tosso Gbaguidi XIII, roi de Savalou a eu un entretien avec nous sur un certain nombre de sujets. Au cours des échanges, il a parlé de l’Association des rois du Bénin, de l’héritage culturel que nous ont laissé nos aïeux. Il n’a pas manqué de se prononcer sur des questions d’actualité. Initiateur du  forum des rois africains organisé par la Fondation Tosso Gbaguidi XIII, il a permis aux participants à cette rencontre de situer la place et le rôle concédé à ces hautes personnalités de la société africaine traditionnelle dans le contexte sociopolitique et économique du continent. Lisez plutôt.

Majesté, la Haute Autorité Royale du Bénin dont vous êtes le Président d’honneur est née en décembre 2012. A l’époque, vous aviez déclaré que la royauté ne sera plus profanée. Six mois après l’installation de cette instance faitière de la royauté au Bénin que peut-on retenir ?  

Je dirai contrairement à ce que vous pensez, que la royauté n’est pas profanée au Bénin et même dans le monde. Tout simplement parce que les vrais rois se connaissent. Nous sommes aujourd’hui au troisième millénaire, c’est-à-dire au 21ème siècle où nous ne pouvons plus créer des royautés au Bénin, en Afrique et dans le monde. Donc les vrais connaissent ceux qui sont rois. Ils connaissent aussi ceux qui sont en train d’usurper le titre de roi. Et ceux qui sont en train de profaner reconnaissent qu’ils sont en train d’usurper. Vous savez, nous avons initié avec nos pairs une structure nationale qui va incarner tous les rois du Bénin. C’est pourquoi nous avons mûri nos réflexions avant de choisir la dénomination de notre association commune. Au nom de cette association, qui s’appelle la Haute Autorité Royale du Bénin, nous pensons restaurer l’image de la royauté au Bénin.

Vous avez dit à l’instant qu’il y a des gens qui reconnaissent qu’ils profanent et que ceux qui sont rois se reconnaissent, tout comme ceux qui ne sont pas rois. Pourquoi en réalité lorsqu’il s’agit d’une sortie des rois, vous n’arrivez pas à extirper de vos rangs ceux-là qui font usurpation du titre de roi ?

Oui, nous venons d’être installés, il y a environ six mois comme vous venez de le dire. Nous nous devons d’abord de formaliser la chose. Le Ministère de l’Intérieur qui en a la charge doit reconnaître cette structure. Je veux parler de l’existence juridique. Donc nous sommes dans la démarche de ce que cette reconnaissance sera faite et ensuite nous irons au front. Tous les papiers sont déjà à jour et nous souhaitons que cela soit réalisé. Ensuite, il faut donner le temps au temps pour s’organiser. Vous savez, la HARB n’est pas uniquement là que pour sévir>

Ce n’est pas un instrument de politiciens. C’est une structure royale qui va s’occuper uniquement des problèmes de la royauté au Bénin. Il sera également question de développement en Afrique et dans le monde. Vous comprenez donc que c’est une question universelle. Vous demandez à l’instant pourquoi on ne sort pas des rangs ces usurpateurs. Vous savez, le roi incarne d’abord la sagesse. Le roi observe. Le roi ne parle pas comme un simple individu. Le roi est un symbole. Il accepte tout, le mauvais, le bon. Mais le moment venu nous allons sévir. C’est pourquoi nous avons mené toutes les démarches possibles pour que cette loi soit accordée, soit acceptée par l’Assemblée Nationale.

Justement au sujet de cette loi, il y a un des rois qui demandent déjà qu’elle soit retirée.  

Peut être que le roi qu’on ne connaît pas et qui fait cette doléance à peur de son histoire. Nous n’avons pas peur, de montrer, séance tenante, notre arbre généalogique. Nous sommes le treizième roi. Le royaume de Savalou est créé depuis 1557. Nous sommes fier de pouvoir être capable de retracer notre tradition. Mais si certains pensent qu’ils ne peuvent pas le faire, ça fait leur problème. Maintenant nos députés que nous respectons beaucoup doivent respecter la volonté des rois qui se sont réunis pour initier la chose. Il ne nous revient pas de faire pression sur les députés pour obtenir quoi que ce soit. Les dieux du peuple, c’est-à-dire, l’Assemblée, l’Exécutif et autres institutions de l’Etat doivent dire ces rois qui nous représentent, qui sont nos racines, qui sont véritablement notre image, nous devons les valoriser. Même sans rien dire comme dans les autres pays, au Nigéria, au Ghana et ainsi de suite, ils doivent le faire à notre insu. Ils ont l’obligation de voter cette loi pour nous permettre de faire la salubrité. S’ils ne le font pas, çà va peser sur leur conscience puisqu’il s’agit de l’image de notre pays. On ne peut pas être en train de voir les rois évoluer, travailler pour le développement de la Nation et pour le continent et refuser de les accompagner. Le maire aujourd’hui ne peut pas rassembler dans quelques minutes, la population, c’est-à-dire, la population de sa commune. Or, le roi est en mesure d’appeler ses sujets et dans les minutes qui suivent, tout le monde sera présent et à l’heure précise. C’est dire que le roi incarne d’abord la paix sociale. Ils ne peuvent rien faire sans les rois. Nous sommes la base de tout développement. S’il doit avoir la paix en Afrique et dans le monde, c’est d’abord les rois.

Quel bilan faites-vous, six mois après la création de la HARB ?  

Il y a trop de bilan. Dans l’ombre, nous travaillons ardemment. Nous sommes en pourparlers avec l’Assemblée pour le vote, dans les prochains jours, de la loi sur la chefferie traditionnelle au Bénin. Donc, vous convenez avec moi, qu’on n’a pas croisé les bras. Nous n’avons pas besoin de faire du bruit comme les politiciens pour montrer que nous sommes en train de travailler. Nous nous sommes là pour travailler et vous, pour constater seulement.

Il paraît que le président de la HARB est président d’honneur d’une autre association de rois ?

C’est faux et archi faux. Des gens ont voulu le manipuler et l’emballer dans un faux truc et il a refusé. Mais je peux vous dire que nous nous ne faisons pas de la ségrégation. Mais ceux qui veulent semer la confusion, comme le font les usurpateurs, ils peuvent le faire. Çà les regarde.

Le Bénin connaît aujourd’hui des problèmes sociopolitiques. En tant que personnalité morale, quel conseil avez-vous à prodiguer au Chef de l’Etat ?

Nous saluons d’abord son courage et nous lui demandons, de faire comme le Général Mathieu Kérékou qui, malgré tous les problèmes, déclarait l’amnistie. Car, nul n’est éternel sur cette terre. Qu’il considère qu’il est un tas d’ordures qui doit recevoir tous les bagages. Par conséquent, il doit savoir que les gens l’envient.

Un mot pour conclure cet entretien

Je vous remercie pour l’occasion que m’offrez et je souhaite que la paix règne au Bénin.

Interview réalisée par « KINI KINI » et « Le Routier »

 

 

Tag(s) : #Politique
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