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Les derniers événements de l’arène politique au Bénin et, notamment, la déclaration d’Alexandre Hountondji, ex-conseiller aux affaires politiques de Boni Yayi, à l’émission «Zone Franche» de Canal 3, du dimanche dernier, laissent croire que la Renaissance du Bénin jouait a un double jeu au sein de l’«Un» et semblait n’avoir pas pardonné à Houngbédji sa trahison de 1996.

«La Rb est venue parce que la Rb a toujours été avec nous», a laissé entendre Hountondji, à  propos de l’accueil réservé à cette formation politique au sein de la mouvance présidentielle. L’intervention suscite quelques interrogations au regard de la position des renaissants vis-à-vis de la plus grande coalition de l’opposition. La Renaissance du Bénin (Rb) n’avait-elle entretenu qu’une position de taupe au jeu flou avec son appartenance à l’Union fait la Nation? Elle n’aurait pas en réalité pardonné à Me Houngbédji sa supposée trahison de 1996.

Il pourrait paraitre hasardeux d’entre affirmatif face à ces déclarations. Pourtant, le virement inattendu de la Renaissance du Benin dans le camp Boni y avait fait penser même si les analyses et commentaires y afférant ne s’y sont pas aventurés. Les propos de l’ancien conseiller politique de Boni Yayi, dans le contexte politique actuel, donne à réfléchir. Il ne serait donc pas osé d’émettre l’hypothèse d’une adhésion piège et en trompe-l’œil entretenue par la Rb tout le temps de son compagnonnage avec ses anciens alliés de l’Un. L’Union fait la nation a sans doute fait les frais des représailles contre un ancien ennemi. Et la déclaration d’Alexandre Hountondji est sans doute une métaphore pour traduire une réalité amère. L’on pourrait admettre qu’en dépit des actions affichées et des discours prononcés, la Rb a toujours été un «mouvancier de l’opposition». Malgré le rapprochement des deux camps, les «Houézèhouè» ont toujours gardé une rancune tenace contre les «Tchocotchoco» et leur leader emblématique pour sa prétendue trahison de 1996, lorsque ce dernier a appelé à voter pour Mathieu Kérékou, plutôt qu’à Nicéphore Soglo alors au pouvoir pour le compte de la Rb et rempilant pour son second mandat. Il ne reviendra qu’à questionner la récente histoire électorale du Bénin pour comprendre que les propos de Hountondji sont évocateurs. L’implication de la Rb dans la campagne de Me Houngbédji, dans sa course pour la présidence de la République, de l’avis de nombreux observateurs est restée superficielle. Pourtant, lors des élections législatives où les membres du parti étaient directement en compétition, la Rb s’est beaucoup investie. La raison évoquée par Hountondji pour étayer son affirmation sont l’appartenance de Ganiou Soglo à Boni Yayi 1 jusqu’à sa sortie du gouvernement et l’attachement du chef de l’Etat à la Rb dû à la convergence, entre les deux camps, de la vision de développement du Bénin.

La première raison semble trop légère d’autant que, n’étant pas devenu ministre pour le compte de la formation -la Rb- qui l’a vu naitre et grandir politiquement, Galiou Soglo y a été suspendu. Si la seconde raison tient plus debout que la première, elle ne concorde aucunement avec les justifications servies à l’opinion publique par la Rb pour expliquer son acte. Les faits sont patents. Et analysant leur évolution, l’on peut sans grand risque de se tromper conclure que le fiel a toujours été dans le miel.

Source: La Nouvelle Tribune du 5 juillet 2011

Tag(s) : #Politique
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