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le doyen du corps Diplomatique et le Chef de l'Etat

 

Excellence, Monsieur le Nonce Apostolique, Doyen du Corps Diplomatique,

Excellence Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,

Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations Internationales,

Mesdames et Messieurs les Membres du Corps Consulaire,

 

Je me réjouis de vous accueillir une fois encore en ces lieux auxquels nous sommes tous bien habitués en ce début de la nouvelle année 2013. Soyez donc les bienvenus au Palais de la Présidence de la République.

Les circonstances qui nous rassemblent ce jour, au-delà des usages et des convenances protocolaires, font partie de ces moments de joie qui rapprochent les hommes et les Nations et fortifient leur amitié et leur foi en l’avenir.

 

Je suis très sensible aux bons vœux de nouvel an 2013 et aux mots fort encourageants, qu’au nom de votre auguste collègue, le Nonce Apostolique, Doyen du Corps Diplomatique vient de former à mon endroit, à celui de ma famille ainsi qu’à l’endroit du peuple béninois et de son gouvernement.

Je vous prie, en retour, d’accepter le témoignage de ma profonde gratitude pour cette grande marque de sympathie et d’amitié. Je vous exprime du fond du cœur mes vœux les meilleurs de parfaite santé, de paix profonde, de prospérité et de bonheur pour vous-même, vos familles ainsi que pour les hauts dirigeants et Responsables des pays et Organisations internationales dont vous êtes les dignes représentants au Bénin.

 

Excellence, Monsieur le Doyen du Corps diplomatique,

L’année 2012 a commencé avec le choix du Bénin pour la première fois de son histoire à la tête de l’Union Africaine. Cette consécration diplomatique marque un tournant décisif dans la politique extérieure de mon pays.

Tout en étant un honneur et une reconnaissance de toute l’Afrique pour les efforts de démocratisation et de construction de l’Etat de droit en cours au Bénin depuis l’historique Conférence nationale des Forces Vives de 1990, cette consécration est arrivée à un moment où notre organisation continentale était confrontée à une crise majeure due à la non élection des responsables des organes dirigeants de la Commission de l’Union notamment le président, le vice-président et les autres membres de la Commission de l’Institution continentale. La volonté politique et les tractations diplomatiques ont permis de relever ce défi avec l’élection, en juillet 2012 et cela pour la première fois de l’histoire de notre organisation continentale, d’une femme comme Présidente de la Commission de l’Union Africaine, en la personne de madame Nkosazana Dlamini Zuma.

Ce dénouement heureux a permis de relancer notre organisation continentale mais non sans laisser d’importantes séquelles. C’est pourquoi, en ma qualité de président en exercice de l’Union africaine, j’ai effectué plusieurs déplacements sur le continent dont les derniers m’ont conduit dans dix pays d’Afrique australe, centrale et orientale. Partout, j’ai évoqué avec mes pairs la vie de notre organisation commune à la lumière des leçons tirées de l’exercice de mon mandat et des défis contemporains à relever par l’Afrique afin de réaliser les idéaux des pères fondateurs de l’Organisation de l’Unité Africaine.

A cet effet, mes pairs et moi avons également prospecté les opportunités qui s’offrent à nous afin d’amener l’Afrique à se réconcilier avec elle-même, à prendre conscience de ses atouts et de ses forces, à promouvoir les échanges entre Etats africains et à mieux s’organiser pour assumer son destin. Pour y parvenir l’Afrique doit œuvrer à la concrétisation des valeurs communes de paix, d’unité nationale, de stabilité, de démocratie, de sécurité, d’obligation de résultat et de reddition des comptes, de bonne gouvernance politique, électorale et constitutionnelle, de croissance économique inclusive et de progrès.

C’est à ce prix que l’on peut aboutir aux objectifs visés, notamment par le développement de l’agriculture avec en toile de fond la sécurité alimentaire, une bonne gouvernance environnementale avec esprit de solidarité intergénérationnelle. La croissance inclusive où tout le monde participe et en tire profit ne peut se réaliser sans la mise en œuvre du schéma de libre échange continental bâti sur l’interconnexion des infrastructures énergétique, de transport et de télécommunication.

En somme, l’heure de l’Afrique nouvelle a sonné, et l’Afrique doit parler à l’Afrique, l’Afrique doit investir en Afrique, l’Afrique doit commercer avec l’Afrique. Pour cela, nous devons conclure un partenariat stratégique suffisamment responsable avec le reste du monde basé sur la solidarité et l’amitié, un partenariat décomplexé et dépourvu de tout esprit d’assistanat et qui garantisse le respect des intérêts mutuels.

Ce faisant, l’Afrique se donnera les moyens pour jouer sa partition dans l’amélioration de la gouvernance mondiale. On ne peut y arriver sans une nouvelle gouvernance du Mécanisme d’Evaluation par les Pairs (MAEP) appuyé par un mécanisme multilatéral de veille au niveau continental dont le rôle est de restaurer la culture de la paix, de la stabilité, de la sécurité, de non-agression et de respect du principe de  l’intangibilité des frontières reconnu par notre Institution.

C’est le lieu de procéder à une relecture du mécanisme de prévention des conflits car la stabilité du continent demeure aujourd’hui un défi majeur dans sa marche vers la prospérité. 

 

Excellence, Monsieur le Nonce Apostolique,

De ce qui précède vous avez dû constater que pour nous aujourd’hui, la priorité de notre continent est la stabilité et la paix, conditions sine qua non  à la prospérité. C’est le lieu de vous rappeler que le continent a été secoué par de nombreux foyers de tension au cours de l’année 2012. Si en Somalie, nous assistons à des évolutions positives, avec la résolution 2042 du Conseil de Sécurité des Nations Unies qui a renforcé le rôle de l’AMISOM, dans la zone sahélo-saharienne, on assiste à une aggravation de la crise politique et sécuritaire notamment au Mali avec l’agression armée et terroriste dont ce pays fait l’objet de la part des groupes narco trafiquants et extrémistes qui cherchent à remettre en cause la laïcité de l’Etat malien et son intégrité territoriale. Cette crise multidimensionnelle a été aggravée par la cacophonie entretenue au sommet de l’Etat à Bamako, les hésitations et tergiversations au sein de la CEDEAO et le réveil tardif de la communauté internationale.

Devant la dégradation continue de la situation marquée par l’avancée des hordes de terroristes vers le Sud du Mali, il a fallu qu’en ma qualité de Président en exercice de l’Union Africaine, je lance un appel à l’OTAN pour que la communauté internationale prenne toute  la mesure du péril terroriste internationale qui risquait d’embraser toute la région ouest-africaine. C’est alors qu’en réponse à la requête des autorités maliennes et après consultation des dirigeants africains, la France a décidé d’une intervention militaire salutaire pour stopper les forces négatives dans leur course folle et meurtrière vers la capitale malienne. C’est le lieu d’exprimer la reconnaissance de tout un continent à l’endroit du Président François Hollande et du peuple français pour cette heureuse initiative.

La CEDEAO de son côté a mis en marche le processus des Forces de la MISMA. Dans ce cadre, je voudrais vous annoncer que mon gouvernement a décidé de l’envoi d’un bataillon de 650 hommes en cours de déploiement au moment où je vous parle. Il s’agit ainsi pour nous d’apporter notre modeste contribution à la sauvegarde des libertés fondamentales, des droits de l’homme, à la préservation de la paix et au rétablissement de l’ordre constitutionnel et de la démocratie.       

Excellence, Monsieur le Nonce Apostolique,

Mesdames et messieurs,

Dans l’exercice de mon mandat à la tête de l’Union africaine, j’ai eu l’honneur de représenter le continent dans différentes instances de la gouvernance mondiale. Au Cours des sommets du G8 à Washington DC et à Camp David aux Etats-Unis, du G20 à Los Cabos au Mexique, de Rio+20 à Rio de Janeiro au Brésil, du Mouvement des Non Alignés à Tehéran, des Journées Européennes de Développement à Bruxelles, du Sommet de la Francophonie à Kinshasa en République Démocratique du Congo, le Bénin, mon pays, a porté haut le flambeau du continent en faisant entendre sa voix, ses attentes et ses promesses d’espoir et d’espérance. A ces hautes instances mondiales, j’ai proposé au nom du continent africain l’admission de l’Union Africaine représenté par son Président en exercice comme membre à part entière du G20. Dans la même logique, pour tenir compte du fait que 90% des dossiers examinés par le Conseil de Sécurité des Nations Unies concernent l’Afrique, j’ai proposé qu’au-delà des trois membres africains non permanents que le continent soit représenté par son Président en exercice au sein du pré carré des membres permanents en attendant la mise en œuvre des reformes appropriées.

De même, au cours de mon mandat, j’ai représenté l’Afrique au Forum Chine Afrique (FOCAC), qui a tenu sa Cinquième conférence ministérielle en juillet 2012 à Beijing et à la réunion de haut niveau tenue à New York sur le Sida en marge de l’Assemblée Générale des Nations Unies.

Au cours de l’année 2012, j’ai par ailleurs eu l’opportunité d’effectuer des visites bilatérales, notamment au Brésil, en Turquie, au Canada, en France, en Afrique du Sud, au Vatican, au Koweït, au Nigeria, au Gabon et au Congo pour renforcer les relations d’amitié et de coopération entre le Bénin et ses pays, afin de créer les conditions les meilleures pour des relations commerciales mutuellement bénéfiques.

Par ailleurs, dans le cadre du respect et de l’amélioration de la gouvernance électorale sur notre continent et en ma qualité de Président en exercice de l’Union Africaine, je suis intervenu en Sierra Léone et au Ghana pour éviter d’autres crises postélectorales et en Centrafrique pour contribuer à l’extinction d’un foyer de tension qui menaçait d’embraser tout le pays.

Le Bénin a également accueilli nombre de personnalités et de délégations et abrité des rencontres internationales. On peut citer entre autres, l’organisation de trois mini sommets de Chefs d’Etat et de Gouvernements de l’Union Africaine en février, mars et mai 2012 à Cotonou, la visite du Président de la Commission de l’Union européenne, la visite des ministres des Affaires étrangères et de la coopération dans le cadre de la rencontre des pays nordiques et des démocraties africaines, de délégations ministérielles et de haut niveau en provenance des Pays-Bas, du Japon, de la Chine, de la France, des USA, de Cuba, de Venezuela, du Brésil et des pays membres du Conseil de l’Entente dont le Bénin a assumé également la présidence en exercice en 2012.

Au plan bilatéral, le Bénin a aussi engagé de nombreuses discussions avec les Partenaires Techniques et Financiers dans le cadre du renouvellement des documents cadres de coopération avec leurs pays et organisations respectives. Ainsi, en 2013, nous aurons à redéfinir et à signer de nouveaux documents de coopération, entre autres avec la France, la Belgique et l’Allemagne.

Comme vous pouvez le constater, l’année 2012 a été une année riche et dynamique pour la diplomatie béninoise. Ce succès n’a pu être obtenu que grâce à l’appui remarquable de chacun de vous. Je tiens à vous en féliciter.

 

Mesdames et Messieurs,

 

Au plan intérieur, l’année 2012 a été marquée par des tensions sociales et des turbulences politiques qui dénotent, si besoin en était, de la vitalité de notre système démocratique. C’est aussi une année au cours de laquelle mon pays a été frappé par quelques calamités naturelles, notamment les inondations dans sa partie septentrionale. Je voudrais saisir cette occasion pour renouveler ma profonde gratitude à tous ceux qui ont apporté leur précieux secours aux populations sinistrées.

Cependant, la crise autour du Programme de Vérification des Importations de nouvelle génération (PVI) et celle relative à la campagne cotonnière ont défrayé la chronique de par leur ampleur et leur impact sur la vie économique et sociale de notre pays.  En effet, il s’agit là des contrecoups de notre détermination à combattre la mauvaise gouvernance, la corruption et l’impunité dans notre pays.

Mais, je puis vous rassurer, ces épreuves n’ont en aucune manière entamé ma détermination à poursuivre inexorablement la lutte contre les crimes économiques et la mal gouvernance ainsi que ma foi inébranlable en notre succès dans la construction d’un Bénin uni, bien gouverné et prospère où l’intérêt général sera toujours défendu contre les intérêts particuliers et égoïstes. C’est là mon credo et mon engagement renouvelé de faire triompher les nobles idéaux de notre peuple à travers la mise en œuvre conséquente de mon projet de société.

 

Excellence Monsieur le Doyen du Corps diplomatique,

 

L’année 2013 sera aussi pour nous une année d’intenses activités diplomatiques. En effet, mon pays le Bénin a été élu en 2012 à la présidence du Comité de Coordination des Pays les Moins Avancés (PMA) pour la biennale 2012-2014. Il s’agira pour nous de travailler pour faire aboutir le Plan d’Action d’Istanbul de 2011 qui vise à réduire de moitié le nombre de pays les moins avancés à l’horizon 2020. C’est un objectif noble mais dont l’atteinte nécessite des efforts conjoints aussi bien des PMA eux-mêmes que de leurs partenaires techniques et financiers que vous êtes.

Dans ce cadre, le Bénin a l’ambition de faire partie des 24 pays qui sortiront de la catégorie des PMA pour devenir un pays à revenu intermédiaire. Il est déterminé à engager toutes les actions utiles pour y parvenir.

Dans cette optique, mon gouvernement a décidé de l’organisation courant 2013 d’une Table-ronde des bailleurs de fonds à Paris pour mobiliser les financements nécessaires à la réalisation de ses objectifs de développement en vue d’atteindre un taux de croissance inclusive d’au moins 7 à 8% pour espérer éradiquer la pauvreté et répondre aux besoins fondamentaux des béninoises et des béninois. En tout état de cause, mon gouvernement est mû par sa détermination à réaliser un taux de croissance de 6% pour converger ainsi vers la moyenne sous régionale bien que ses efforts pour accéder aux ressources du sous sol ne sont pas encore concluants. Nous devons pouvoir renforcer notre capacité à améliorer la gouvernance et engager des reformes structurelles et institutionnelles pour renforcer le rôle du secteur privé pour un meilleur partenariat.

Je voudrais savoir pouvoir compter sur votre engagement de tous les instants à œuvrer pour la participation de nos Partenaires Techniques et Financiers à cette grande rencontre dont l’objectif est l’amélioration continue des conditions de vie des populations de nos villes et de nos campagnes. Je me propose d’organiser de larges consultations afin d’impliquer toutes les forces vives de la nation (patronat, société civile, artisans) en vue de parvenir à la définition d’une vision commune et consensuelle du développement de notre pays.

De même, mon gouvernement procèdera à une revue de sa politique extérieure et de son action diplomatique dont le point d’orgue sera la Conférence des Ambassadeurs prévue pour se dérouler au cours de l’année 2013. A cette occasion des feuilles de route spécifiques seront remises officiellement à chacun de nos représentants auprès de vos pays et des organisations internationales.

Enfin, nous envisageons de renforcer davantage nos liens avec la diaspora béninoise afin de créer les conditions les meilleures pour sa participation au développement du pays. A ce titre, nous projetons l’organisation d’un Forum national de la Diaspora qui évaluera le travail fait jusque-là et définira les nouvelles résolutions à prendre pour une implication plus offensive de nos compatriotes de l’extérieur au processus du développement de leur pays d’origine, le Bénin.

Il s’agit là, de quelques chantiers parmi tant d’autres que nous nous proposons de réaliser au cours de l’année 2013.

 

Excellence Monsieur le Nonce Apostolique,

Mesdames et Messieurs,

Mon gouvernement va poursuivre inlassablement et en pleine collaboration avec la Représentation Nationale les efforts de modernisation de notre fichier électoral déjà entamés avec votre  soutien, par l’actualisation et la correction de la Liste électorale permanente informatisée (LEPI).

En effet, au cours de l’année 2013, mon pays organisera les élections communales et locales pour le renouvellement de nos instances de gouvernance locale. La démocratie, l’Etat de droit et l’alternance au pouvoir sont désormais des réalités tangibles de notre paysage politique et je souhaiterais comme par le passé votre accompagnement sous toutes les formes afin de réussir l’organisation de ce double scrutin.

Par ailleurs, dans le domaine de la santé, mon gouvernement a décidé de lancer une vaste politique d’assurance-maladie à travers la mise en place d’un Régime d’Assurance Maladie Universel (RAMU). Cette initiative exigera de nous des investissements de base importants avant sa stabilisation. Notre vœu le plus ardent est que nos partenaires nous accompagnent dans sa mise en œuvre. Le RAMU est un instrument de solidarité nationale et de lutte contre la pauvreté et un moyen efficace d’atteindre certains des objectifs du millénaire pour le développement. Cet instrument vient renforcer les programmes sociaux en cours à savoir la gratuité de l’enseignement, la gratuité de la césarienne, l’accès de la petite enfance aux soins gratuits contre le paludisme, les microcrédits aux plus pauvres qui demeurent des symboles de la solidarité nationale.

Comme vous le savez, mon gouvernement a engagé la troisième génération de la Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté (SCRP) qui vise à réduire de 35 à 25% le taux de pauvreté de mon pays à l’horizon 2015. Je voudrais saluer ici tous les pays qui de par leur contribution nous ont permis d’avancer dans cette voie. Je voudrais les exhorter à poursuivre les efforts déjà engagés au cours de cette nouvelle année afin de consolider les acquis et d’avancer sur les nouveaux chantiers.

C’est pourquoi je lance encore un appel à la communauté internationale et particulièrement aux Partenaires Techniques et Financiers pour qu’ils poursuivent et renforcent les projets et programmes en cours au Bénin et qu’ils s’engagent à accompagner mon pays dans ses nouveaux choix.

 

Excellence Monsieur le Doyen du Corps Diplomatique,

Mesdames et Messieurs,

Comme par le passé, mon gouvernement poursuivra sa politique de réformes structurelles, institutionnelles, politiques, économiques et sociales, afin de renforcer l’Etat de droit et la bonne gouvernance dans les affaires publiques de notre pays. Il en est ainsi de la parité dans les fonctions électives et nominatives, la mise en œuvre de la loi sur la lutte contre la corruption et autres infractions connexes, la reforme du système partisan, du code électoral, du découpage territorial, du statut de l’opposition, du financement des partis politiques, sans oublier la relecture de notre Constitution.

Sur ce point précis, je tiens à indiquer que cette révision est loin d’être opportuniste. Elle respectera les fondamentaux retenus par la Conférence des Forces Vives de la nation notamment l’Etat de droit, la démocratie libérale, la forme républicaine de l’Etat, le multipartisme intégral, la nature présidentielle du régime, la limitation du mandat du Président de la République, la limitation de l’âge des candidats à l’élection du Président de la République et la laïcité de l’Etat.

Ces fondamentaux ont été repris dans la loi portant conditions de recours au référendum que j’ai déjà promulguée. La révision de notre constitution que nous appelons de tous nos vœux nous aidera à améliorer la gouvernance de notre pays. Il s’agira de constitutionnaliser la CENA, de créer et de constitutionnaliser la Cour des Comptes, d’affirmer l’imprescriptibilité des crimes économiques et de moderniser la Haute Cour de Justice.

Je vous le rappelle une fois encore, en tant que Président de la République, garant du respect des lois, je veillerai au respect strict des fondamentaux de notre Constitution tant dans sa forme que dans son esprit. La Constitution et ma conviction religieuse m’y obligent. De même, mon attachement à la paix,  à la stabilité, à la sécurité et à l’unité de mes compatriotes constitue une de mes priorités sur cette terre.

 

Mesdames et Messieurs,

Au plan économique les reformes concernent le port, le coton, la privatisation des secteurs Eaux et électricité, les télécommunications, la mise en place d’un cadre légal, fiscal, juridique et judiciaire du partenariat public-privé (PPP).

Ces réformes concernent également le secteur privé par la mise en œuvre des décisions consensuelles prises lors de la Table-ronde Gouvernement-secteur privé et qui vont dans le sens de l’amélioration continue de l’environnement des affaires dans notre pays. Il s’agit d’un axe central de notre politique économique et l’expression de notre ferme volonté à faire du Bénin un pays à économie compétitive, ouverte et concurrentielle.

 

Mesdames et Messieurs,

La décentralisation est aussi une priorité de mon gouvernement. Elle devra être accompagnée de transfert accéléré des ressources pour faire en sorte que les populations prennent en charge leur destin, et se mettent à l’abri des affres d’un système de corruption qui leur crée plus de pauvreté que de richesse. Ce renforcement du développement à la base concernera la prise en charge par les communautés de nos écoles, de nos centres de santé, en droite ligne de la dynamique enclenchée à partir de l’initiative de Dogbo.

Ces reformes tiennent compte, comme vous le constatez, des engagements pris par notre pays avec chacun des partenaires techniques et financiers appelés à nous appuyer parce que nous sommes convaincus que ces reformes sont les nôtres.

 

Mesdames et Messieurs,

C’est sur ces mots que je vous renouvelle mes vœux les meilleurs de bonne santé, de paix, de prospérité, de bonheur et de sécurité pour vous-mêmes, vos familles respectives, les Chefs d’Etat et les hauts responsables que vous représentez.

Je vous ai souhaité une année de sécurité en ce moment où notre région est confrontée à une guerre imposée par le terrorisme international. Je voudrais vous rassurer que mon gouvernement est décidé à faire de la liberté de circulation et de la sécurité de tous les résidents la priorité des priorités au cours de l’année 2013.

 

Vive la coopération internationale !

Vive le Bénin !

Je vous remercie !

Excellence, Monsieur le Nonce Apostolique, Doyen du Corps Diplomatique,

Excellence Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,

Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations Internationales,

Mesdames et Messieurs les Membres du Corps Consulaire,

 

Je me réjouis de vous accueillir une fois encore en ces lieux auxquels nous sommes tous bien habitués en ce début de la nouvelle année 2013. Soyez donc les bienvenus au Palais de la Présidence de la République.

Les circonstances qui nous rassemblent ce jour, au-delà des usages et des convenances protocolaires, font partie de ces moments de joie qui rapprochent les hommes et les Nations et fortifient leur amitié et leur foi en l’avenir.

 

Je suis très sensible aux bons vœux de nouvel an 2013 et aux mots fort encourageants, qu’au nom de votre auguste collègue, le Nonce Apostolique, Doyen du Corps Diplomatique vient de former à mon endroit, à celui de ma famille ainsi qu’à l’endroit du peuple béninois et de son gouvernement.

Je vous prie, en retour, d’accepter le témoignage de ma profonde gratitude pour cette grande marque de sympathie et d’amitié. Je vous exprime du fond du cœur mes vœux les meilleurs de parfaite santé, de paix profonde, de prospérité et de bonheur pour vous-même, vos familles ainsi que pour les hauts dirigeants et Responsables des pays et Organisations internationales dont vous êtes les dignes représentants au Bénin.

 

Excellence, Monsieur le Doyen du Corps diplomatique,

L’année 2012 a commencé avec le choix du Bénin pour la première fois de son histoire à la tête de l’Union Africaine. Cette consécration diplomatique marque un tournant décisif dans la politique extérieure de mon pays.

Tout en étant un honneur et une reconnaissance de toute l’Afrique pour les efforts de démocratisation et de construction de l’Etat de droit en cours au Bénin depuis l’historique Conférence nationale des Forces Vives de 1990, cette consécration est arrivée à un moment où notre organisation continentale était confrontée à une crise majeure due à la non élection des responsables des organes dirigeants de la Commission de l’Union notamment le président, le vice-président et les autres membres de la Commission de l’Institution continentale. La volonté politique et les tractations diplomatiques ont permis de relever ce défi avec l’élection, en juillet 2012 et cela pour la première fois de l’histoire de notre organisation continentale, d’une femme comme Présidente de la Commission de l’Union Africaine, en la personne de madame Nkosazana Dlamini Zuma.

Ce dénouement heureux a permis de relancer notre organisation continentale mais non sans laisser d’importantes séquelles. C’est pourquoi, en ma qualité de président en exercice de l’Union africaine, j’ai effectué plusieurs déplacements sur le continent dont les derniers m’ont conduit dans dix pays d’Afrique australe, centrale et orientale. Partout, j’ai évoqué avec mes pairs la vie de notre organisation commune à la lumière des leçons tirées de l’exercice de mon mandat et des défis contemporains à relever par l’Afrique afin de réaliser les idéaux des pères fondateurs de l’Organisation de l’Unité Africaine.

A cet effet, mes pairs et moi avons également prospecté les opportunités qui s’offrent à nous afin d’amener l’Afrique à se réconcilier avec elle-même, à prendre conscience de ses atouts et de ses forces, à promouvoir les échanges entre Etats africains et à mieux s’organiser pour assumer son destin. Pour y parvenir l’Afrique doit œuvrer à la concrétisation des valeurs communes de paix, d’unité nationale, de stabilité, de démocratie, de sécurité, d’obligation de résultat et de reddition des comptes, de bonne gouvernance politique, électorale et constitutionnelle, de croissance économique inclusive et de progrès.

C’est à ce prix que l’on peut aboutir aux objectifs visés, notamment par le développement de l’agriculture avec en toile de fond la sécurité alimentaire, une bonne gouvernance environnementale avec esprit de solidarité intergénérationnelle. La croissance inclusive où tout le monde participe et en tire profit ne peut se réaliser sans la mise en œuvre du schéma de libre échange continental bâti sur l’interconnexion des infrastructures énergétique, de transport et de télécommunication.

En somme, l’heure de l’Afrique nouvelle a sonné, et l’Afrique doit parler à l’Afrique, l’Afrique doit investir en Afrique, l’Afrique doit commercer avec l’Afrique. Pour cela, nous devons conclure un partenariat stratégique suffisamment responsable avec le reste du monde basé sur la solidarité et l’amitié, un partenariat décomplexé et dépourvu de tout esprit d’assistanat et qui garantisse le respect des intérêts mutuels.

Ce faisant, l’Afrique se donnera les moyens pour jouer sa partition dans l’amélioration de la gouvernance mondiale. On ne peut y arriver sans une nouvelle gouvernance du Mécanisme d’Evaluation par les Pairs (MAEP) appuyé par un mécanisme multilatéral de veille au niveau continental dont le rôle est de restaurer la culture de la paix, de la stabilité, de la sécurité, de non-agression et de respect du principe de  l’intangibilité des frontières reconnu par notre Institution.

C’est le lieu de procéder à une relecture du mécanisme de prévention des conflits car la stabilité du continent demeure aujourd’hui un défi majeur dans sa marche vers la prospérité. 

 

Excellence, Monsieur le Nonce Apostolique,

De ce qui précède vous avez dû constater que pour nous aujourd’hui, la priorité de notre continent est la stabilité et la paix, conditions sine qua non  à la prospérité. C’est le lieu de vous rappeler que le continent a été secoué par de nombreux foyers de tension au cours de l’année 2012. Si en Somalie, nous assistons à des évolutions positives, avec la résolution 2042 du Conseil de Sécurité des Nations Unies qui a renforcé le rôle de l’AMISOM, dans la zone sahélo-saharienne, on assiste à une aggravation de la crise politique et sécuritaire notamment au Mali avec l’agression armée et terroriste dont ce pays fait l’objet de la part des groupes narco trafiquants et extrémistes qui cherchent à remettre en cause la laïcité de l’Etat malien et son intégrité territoriale. Cette crise multidimensionnelle a été aggravée par la cacophonie entretenue au sommet de l’Etat à Bamako, les hésitations et tergiversations au sein de la CEDEAO et le réveil tardif de la communauté internationale.

Devant la dégradation continue de la situation marquée par l’avancée des hordes de terroristes vers le Sud du Mali, il a fallu qu’en ma qualité de Président en exercice de l’Union Africaine, je lance un appel à l’OTAN pour que la communauté internationale prenne toute  la mesure du péril terroriste internationale qui risquait d’embraser toute la région ouest-africaine. C’est alors qu’en réponse à la requête des autorités maliennes et après consultation des dirigeants africains, la France a décidé d’une intervention militaire salutaire pour stopper les forces négatives dans leur course folle et meurtrière vers la capitale malienne. C’est le lieu d’exprimer la reconnaissance de tout un continent à l’endroit du Président François Hollande et du peuple français pour cette heureuse initiative.

La CEDEAO de son côté a mis en marche le processus des Forces de la MISMA. Dans ce cadre, je voudrais vous annoncer que mon gouvernement a décidé de l’envoi d’un bataillon de 650 hommes en cours de déploiement au moment où je vous parle. Il s’agit ainsi pour nous d’apporter notre modeste contribution à la sauvegarde des libertés fondamentales, des droits de l’homme, à la préservation de la paix et au rétablissement de l’ordre constitutionnel et de la démocratie.       

Excellence, Monsieur le Nonce Apostolique,

Mesdames et messieurs,

Dans l’exercice de mon mandat à la tête de l’Union africaine, j’ai eu l’honneur de représenter le continent dans différentes instances de la gouvernance mondiale. Au Cours des sommets du G8 à Washington DC et à Camp David aux Etats-Unis, du G20 à Los Cabos au Mexique, de Rio+20 à Rio de Janeiro au Brésil, du Mouvement des Non Alignés à Tehéran, des Journées Européennes de Développement à Bruxelles, du Sommet de la Francophonie à Kinshasa en République Démocratique du Congo, le Bénin, mon pays, a porté haut le flambeau du continent en faisant entendre sa voix, ses attentes et ses promesses d’espoir et d’espérance. A ces hautes instances mondiales, j’ai proposé au nom du continent africain l’admission de l’Union Africaine représenté par son Président en exercice comme membre à part entière du G20. Dans la même logique, pour tenir compte du fait que 90% des dossiers examinés par le Conseil de Sécurité des Nations Unies concernent l’Afrique, j’ai proposé qu’au-delà des trois membres africains non permanents que le continent soit représenté par son Président en exercice au sein du pré carré des membres permanents en attendant la mise en œuvre des reformes appropriées.

De même, au cours de mon mandat, j’ai représenté l’Afrique au Forum Chine Afrique (FOCAC), qui a tenu sa Cinquième conférence ministérielle en juillet 2012 à Beijing et à la réunion de haut niveau tenue à New York sur le Sida en marge de l’Assemblée Générale des Nations Unies.

Au cours de l’année 2012, j’ai par ailleurs eu l’opportunité d’effectuer des visites bilatérales, notamment au Brésil, en Turquie, au Canada, en France, en Afrique du Sud, au Vatican, au Koweït, au Nigeria, au Gabon et au Congo pour renforcer les relations d’amitié et de coopération entre le Bénin et ses pays, afin de créer les conditions les meilleures pour des relations commerciales mutuellement bénéfiques.

Par ailleurs, dans le cadre du respect et de l’amélioration de la gouvernance électorale sur notre continent et en ma qualité de Président en exercice de l’Union Africaine, je suis intervenu en Sierra Léone et au Ghana pour éviter d’autres crises postélectorales et en Centrafrique pour contribuer à l’extinction d’un foyer de tension qui menaçait d’embraser tout le pays.

Le Bénin a également accueilli nombre de personnalités et de délégations et abrité des rencontres internationales. On peut citer entre autres, l’organisation de trois mini sommets de Chefs d’Etat et de Gouvernements de l’Union Africaine en février, mars et mai 2012 à Cotonou, la visite du Président de la Commission de l’Union européenne, la visite des ministres des Affaires étrangères et de la coopération dans le cadre de la rencontre des pays nordiques et des démocraties africaines, de délégations ministérielles et de haut niveau en provenance des Pays-Bas, du Japon, de la Chine, de la France, des USA, de Cuba, de Venezuela, du Brésil et des pays membres du Conseil de l’Entente dont le Bénin a assumé également la présidence en exercice en 2012.

Au plan bilatéral, le Bénin a aussi engagé de nombreuses discussions avec les Partenaires Techniques et Financiers dans le cadre du renouvellement des documents cadres de coopération avec leurs pays et organisations respectives. Ainsi, en 2013, nous aurons à redéfinir et à signer de nouveaux documents de coopération, entre autres avec la France, la Belgique et l’Allemagne.

Comme vous pouvez le constater, l’année 2012 a été une année riche et dynamique pour la diplomatie béninoise. Ce succès n’a pu être obtenu que grâce à l’appui remarquable de chacun de vous. Je tiens à vous en féliciter.

 

Mesdames et Messieurs,

 

Au plan intérieur, l’année 2012 a été marquée par des tensions sociales et des turbulences politiques qui dénotent, si besoin en était, de la vitalité de notre système démocratique. C’est aussi une année au cours de laquelle mon pays a été frappé par quelques calamités naturelles, notamment les inondations dans sa partie septentrionale. Je voudrais saisir cette occasion pour renouveler ma profonde gratitude à tous ceux qui ont apporté leur précieux secours aux populations sinistrées.

Cependant, la crise autour du Programme de Vérification des Importations de nouvelle génération (PVI) et celle relative à la campagne cotonnière ont défrayé la chronique de par leur ampleur et leur impact sur la vie économique et sociale de notre pays.  En effet, il s’agit là des contrecoups de notre détermination à combattre la mauvaise gouvernance, la corruption et l’impunité dans notre pays.

Mais, je puis vous rassurer, ces épreuves n’ont en aucune manière entamé ma détermination à poursuivre inexorablement la lutte contre les crimes économiques et la mal gouvernance ainsi que ma foi inébranlable en notre succès dans la construction d’un Bénin uni, bien gouverné et prospère où l’intérêt général sera toujours défendu contre les intérêts particuliers et égoïstes. C’est là mon credo et mon engagement renouvelé de faire triompher les nobles idéaux de notre peuple à travers la mise en œuvre conséquente de mon projet de société.

 

Excellence Monsieur le Doyen du Corps diplomatique,

 

L’année 2013 sera aussi pour nous une année d’intenses activités diplomatiques. En effet, mon pays le Bénin a été élu en 2012 à la présidence du Comité de Coordination des Pays les Moins Avancés (PMA) pour la biennale 2012-2014. Il s’agira pour nous de travailler pour faire aboutir le Plan d’Action d’Istanbul de 2011 qui vise à réduire de moitié le nombre de pays les moins avancés à l’horizon 2020. C’est un objectif noble mais dont l’atteinte nécessite des efforts conjoints aussi bien des PMA eux-mêmes que de leurs partenaires techniques et financiers que vous êtes.

Dans ce cadre, le Bénin a l’ambition de faire partie des 24 pays qui sortiront de la catégorie des PMA pour devenir un pays à revenu intermédiaire. Il est déterminé à engager toutes les actions utiles pour y parvenir.

Dans cette optique, mon gouvernement a décidé de l’organisation courant 2013 d’une Table-ronde des bailleurs de fonds à Paris pour mobiliser les financements nécessaires à la réalisation de ses objectifs de développement en vue d’atteindre un taux de croissance inclusive d’au moins 7 à 8% pour espérer éradiquer la pauvreté et répondre aux besoins fondamentaux des béninoises et des béninois. En tout état de cause, mon gouvernement est mû par sa détermination à réaliser un taux de croissance de 6% pour converger ainsi vers la moyenne sous régionale bien que ses efforts pour accéder aux ressources du sous sol ne sont pas encore concluants. Nous devons pouvoir renforcer notre capacité à améliorer la gouvernance et engager des reformes structurelles et institutionnelles pour renforcer le rôle du secteur privé pour un meilleur partenariat.

Je voudrais savoir pouvoir compter sur votre engagement de tous les instants à œuvrer pour la participation de nos Partenaires Techniques et Financiers à cette grande rencontre dont l’objectif est l’amélioration continue des conditions de vie des populations de nos villes et de nos campagnes. Je me propose d’organiser de larges consultations afin d’impliquer toutes les forces vives de la nation (patronat, société civile, artisans) en vue de parvenir à la définition d’une vision commune et consensuelle du développement de notre pays.

De même, mon gouvernement procèdera à une revue de sa politique extérieure et de son action diplomatique dont le point d’orgue sera la Conférence des Ambassadeurs prévue pour se dérouler au cours de l’année 2013. A cette occasion des feuilles de route spécifiques seront remises officiellement à chacun de nos représentants auprès de vos pays et des organisations internationales.

Enfin, nous envisageons de renforcer davantage nos liens avec la diaspora béninoise afin de créer les conditions les meilleures pour sa participation au développement du pays. A ce titre, nous projetons l’organisation d’un Forum national de la Diaspora qui évaluera le travail fait jusque-là et définira les nouvelles résolutions à prendre pour une implication plus offensive de nos compatriotes de l’extérieur au processus du développement de leur pays d’origine, le Bénin.

Il s’agit là, de quelques chantiers parmi tant d’autres que nous nous proposons de réaliser au cours de l’année 2013.

 

Excellence Monsieur le Nonce Apostolique,

Mesdames et Messieurs,

Mon gouvernement va poursuivre inlassablement et en pleine collaboration avec la Représentation Nationale les efforts de modernisation de notre fichier électoral déjà entamés avec votre  soutien, par l’actualisation et la correction de la Liste électorale permanente informatisée (LEPI).

En effet, au cours de l’année 2013, mon pays organisera les élections communales et locales pour le renouvellement de nos instances de gouvernance locale. La démocratie, l’Etat de droit et l’alternance au pouvoir sont désormais des réalités tangibles de notre paysage politique et je souhaiterais comme par le passé votre accompagnement sous toutes les formes afin de réussir l’organisation de ce double scrutin.

Par ailleurs, dans le domaine de la santé, mon gouvernement a décidé de lancer une vaste politique d’assurance-maladie à travers la mise en place d’un Régime d’Assurance Maladie Universel (RAMU). Cette initiative exigera de nous des investissements de base importants avant sa stabilisation. Notre vœu le plus ardent est que nos partenaires nous accompagnent dans sa mise en œuvre. Le RAMU est un instrument de solidarité nationale et de lutte contre la pauvreté et un moyen efficace d’atteindre certains des objectifs du millénaire pour le développement. Cet instrument vient renforcer les programmes sociaux en cours à savoir la gratuité de l’enseignement, la gratuité de la césarienne, l’accès de la petite enfance aux soins gratuits contre le paludisme, les microcrédits aux plus pauvres qui demeurent des symboles de la solidarité nationale.

Comme vous le savez, mon gouvernement a engagé la troisième génération de la Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté (SCRP) qui vise à réduire de 35 à 25% le taux de pauvreté de mon pays à l’horizon 2015. Je voudrais saluer ici tous les pays qui de par leur contribution nous ont permis d’avancer dans cette voie. Je voudrais les exhorter à poursuivre les efforts déjà engagés au cours de cette nouvelle année afin de consolider les acquis et d’avancer sur les nouveaux chantiers.

C’est pourquoi je lance encore un appel à la communauté internationale et particulièrement aux Partenaires Techniques et Financiers pour qu’ils poursuivent et renforcent les projets et programmes en cours au Bénin et qu’ils s’engagent à accompagner mon pays dans ses nouveaux choix.

 

Excellence Monsieur le Doyen du Corps Diplomatique,

Mesdames et Messieurs,

Comme par le passé, mon gouvernement poursuivra sa politique de réformes structurelles, institutionnelles, politiques, économiques et sociales, afin de renforcer l’Etat de droit et la bonne gouvernance dans les affaires publiques de notre pays. Il en est ainsi de la parité dans les fonctions électives et nominatives, la mise en œuvre de la loi sur la lutte contre la corruption et autres infractions connexes, la reforme du système partisan, du code électoral, du découpage territorial, du statut de l’opposition, du financement des partis politiques, sans oublier la relecture de notre Constitution.

Sur ce point précis, je tiens à indiquer que cette révision est loin d’être opportuniste. Elle respectera les fondamentaux retenus par la Conférence des Forces Vives de la nation notamment l’Etat de droit, la démocratie libérale, la forme républicaine de l’Etat, le multipartisme intégral, la nature présidentielle du régime, la limitation du mandat du Président de la République, la limitation de l’âge des candidats à l’élection du Président de la République et la laïcité de l’Etat.

Ces fondamentaux ont été repris dans la loi portant conditions de recours au référendum que j’ai déjà promulguée. La révision de notre constitution que nous appelons de tous nos vœux nous aidera à améliorer la gouvernance de notre pays. Il s’agira de constitutionnaliser la CENA, de créer et de constitutionnaliser la Cour des Comptes, d’affirmer l’imprescriptibilité des crimes économiques et de moderniser la Haute Cour de Justice.

Je vous le rappelle une fois encore, en tant que Président de la République, garant du respect des lois, je veillerai au respect strict des fondamentaux de notre Constitution tant dans sa forme que dans son esprit. La Constitution et ma conviction religieuse m’y obligent. De même, mon attachement à la paix,  à la stabilité, à la sécurité et à l’unité de mes compatriotes constitue une de mes priorités sur cette terre.

 

Mesdames et Messieurs,

Au plan économique les reformes concernent le port, le coton, la privatisation des secteurs Eaux et électricité, les télécommunications, la mise en place d’un cadre légal, fiscal, juridique et judiciaire du partenariat public-privé (PPP).

Ces réformes concernent également le secteur privé par la mise en œuvre des décisions consensuelles prises lors de la Table-ronde Gouvernement-secteur privé et qui vont dans le sens de l’amélioration continue de l’environnement des affaires dans notre pays. Il s’agit d’un axe central de notre politique économique et l’expression de notre ferme volonté à faire du Bénin un pays à économie compétitive, ouverte et concurrentielle.

 

Mesdames et Messieurs,

La décentralisation est aussi une priorité de mon gouvernement. Elle devra être accompagnée de transfert accéléré des ressources pour faire en sorte que les populations prennent en charge leur destin, et se mettent à l’abri des affres d’un système de corruption qui leur crée plus de pauvreté que de richesse. Ce renforcement du développement à la base concernera la prise en charge par les communautés de nos écoles, de nos centres de santé, en droite ligne de la dynamique enclenchée à partir de l’initiative de Dogbo.

Ces reformes tiennent compte, comme vous le constatez, des engagements pris par notre pays avec chacun des partenaires techniques et financiers appelés à nous appuyer parce que nous sommes convaincus que ces reformes sont les nôtres.

 

Mesdames et Messieurs,

C’est sur ces mots que je vous renouvelle mes vœux les meilleurs de bonne santé, de paix, de prospérité, de bonheur et de sécurité pour vous-mêmes, vos familles respectives, les Chefs d’Etat et les hauts responsables que vous représentez.

Je vous ai souhaité une année de sécurité en ce moment où notre région est confrontée à une guerre imposée par le terrorisme international. Je voudrais vous rassurer que mon gouvernement est décidé à faire de la liberté de circulation et de la sécurité de tous les résidents la priorité des priorités au cours de l’année 2013.

 

Vive la coopération internationale !

Vive le Bénin !

Je vous remercie !

 

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