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Décision de la présidence de la République : Yayi suspend le paiement des accessoires de salaire dans les sociétés et offices d’Etat
Le président de la République, le Dr Boni Yayi vient de prendre une importante décision. Il a suspendu le paiement des accessoires de salaire dans les sociétés et offices d’Etat en attendant la prise d’une nouvelle mesure. C’est du moins ce qu’on peut retenir de la note circulaire que le secrétariat général de la présidence de la République a adressée aux membres du gouvernement. Et déjà, chaque ministre prend une note de service pour porter la nouvelle à la connaissance des agents permanents de l’Etat. Mais déjà, des voix s’élèvent pour dénoncer le pouvoir. Plusieurs secrétaires généraux des centrales et confédérations syndicales ont exprimé hier à la bourse du travail, leur désapprobation totale de cette décision. Ils dénoncent le pouvoir et appellent les travailleurs à une mobilisation générale. Aussi, invitent-ils leurs syndicats à un sit-in le jeudi 10 novembre prochain au Palais des Gouverneurs à Porto-Novo.

Cotonou, le 31-10-11 

République du Bénin

Présidence de la République

Secrétariat Général de la Présidence

N° 769/SG/PR/SP-C

Le Secrétaire Général de la Présidence

Mesdames et Messieurs les Ministres

(Attention Directeurs/Directeurs Généraux (les)

des sociétés et offices sous tutelles)

Objet : Suspension du paiement des accessoires

de salaires dans les sociétés et offices d’Etat

Sur instruction du Président de la République, Chef de l’Etat, Chef du Gouvernement, il vous est demandé de faire procéder, dès à présent, à la suspension du paiement des accessoires de salaire (primes et indemnités) dans les sociétés et offices d’Etat sous votre tutelle en attendant de nouvelles mesures à prendre par le Gouvernement.

En conséquence, seuls les salaires seront payés aux employés et agents relevant de ces structures.

Des contrôles seront effectués par les organes compétents pour vérifier la mise en œuvre des présentes prescriptions.

Edouard A. OUIN-OURO

Copie :

- Au Premier Ministre (ATCR)

- Au Ministre d’Etat (ATCR) 

Cotonou, le 02 novembre 2011 

République du Bénin

Ministère du travail et de la fonction publique

Cabinet du ministre

N° 666/MTFP/SP-C

Le ministre

A

Monsieur le DG/CNSS

Monsieur le SE/FODEFCA

Monsieur le D/INFOSEC

Monsieur le DG/CPPE

Cotonou

Objet : Suspension du paiement des

primes et des indemnités

Réf : N° 769/SG/PR/SP-C du 31/10/11

En exécution des instructions contenues dans la lettre ci-dessus citée en référence, j’ai l’honneur de vous demander de vouloir bien prendre toutes les dispositions en vue de procéder à la suspension du paiement des primes et indemnités au personnel relevant de vos structures respectives à compter du mois de novembre 2011.

Vous me rendrez compte de vos diligences.

Pour le ministre et P.O.

Le Directeur de Cabinet

Karim GBANI

Ils ont dit

Pascal Todjinou de la Cgtb

"Yayi veut coudre la bouche à tous les travailleurs"

"J’ai été au courant de cette note circulaire de la présidence de la République appuyée par un communiqué du ministère du travail et de la fonction publique. Depuis hier 02 novembre 2011, j’ai commencé par avoir les maux de tête. Toute preuve aujourd’hui que la refondation a été lancée exclusivement contre les intérêts des travailleurs. Cela prouve bien l’empressement du gouvernement à coudre la bouche à tous les travailleurs du Bénin par une loi sur l’exercice du droit de grève. Conséquence, les violations des lois deviendront la règle démocratique en matière de refondation. Travailleurs de mon pays, accepteriez-vous cela ? Par rapport aux actions que nous voulons mener relativement au dérapage, nous iront rendre visite à notre cher président de l’Assemblée nationale, Mathurin Coffi Nago le 10 novembre prochain. Nous irons au palais des gouverneurs dénoncer tout ce qui ne va pas. Ce serait à la faveur d’un sit-in. Mais avant, déjà le 08 novembre 2011, nous allons donner une conférence de presse pour annoncer les couleurs et dénoncer les dérives du pouvoir".

Georges Kakaï Glèlè de la Cosi-Bénin

"La situation est grave et donne matière à réflexion"

"Je viens d’être informé de cette note circulaire. Mais, je ne crois pas que le chef de l’Etat soit informé de l’acte posé par le Secrétaire général du Palais. Jamais et au grand jamais, on ne peut suspendre le paiement des accessoires de salaires dans les sociétés et offices d’Etat sans consulter les responsables syndicaux. Je ne voudrais pas dire que les primes sont des droits acquis mais on doit les laisser aux travailleurs. Il est souhaitable qu’on aille à une table de négociation. Que le gouvernement reprenne le dossier et en discute avec les responsables syndicaux. La situation est grave et donne matière à réflexion".

Paul Essè Iko de la Cstb

"J’invite les travailleurs à un sit-in le 10 novembre à l’Assemblée nationale"

"C’est avec désolation que j’ai lu la note signée du secrétaire général du Palais de la République. Et déjà, j’invite tout le peuple béninois à répondre à la provocation, à s’organiser et à résister à l’autocratie naissante. La Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb), dans ces conditions, n’a d’autre choix que d’exhorter tous les travailleurs, tous les peuples au sit-in du jeudi 10 novembre 2011 car, de ce fait, ensemble on portera un coup d’arrêt aux lois anti grève qui ont pour objet de rendre tous les combattants inactifs afin que Yayi règne en maître. Il est désormais clair que nous sommes en face d’un acte d’un autocrate avéré. Cela ne fait plus l’ombre d’aucun doute. Le président de la République oublie que le pouvoir doit contrôler le pouvoir, que le pouvoir doit savoir ses limites, que les limites de l’Exécutif doivent s’arrêter là où commencent celles du législatif, que le judiciaire doit utiliser ses prérogatives et ne pas empêcher les autres pouvoirs d’agir. La vie est chère et des contrats ont été conclus pour atténuer un peu la rigueur du marché sur les travailleurs. Yayi Boni veut supprimer les primes pour affamer sans aucune considération. Les primes et indemnités ne sont pas des luxes, les accessoires de salaire sont fixés pour faire face au coût de la vie. Les travailleurs et les peuples doivent savoir répondre".

Par  Adrien TCHOMAKOU

Source : Quotidien Fraternité du 4 novembre 2011

Tag(s) : #Politique
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