Après sa mise en liberté provisoire prononcée par la chambre d’accusation :Anjorin suspendu à la décision du parquet général

Alors que les juges de la Chambre d’accusation de la Cour d’Appel de Cotonou avaient en prononcé sa mise en liberté provisoire, le président de la Fédération béninoise de football (Fbf), Anjorin Moucharafou n’a toujours pas quitté la prison. En effet, selon le code de procédure pénale, le parquet général dispose d’un délai de 72 heures pour faire un pourvoi en cassation de la décision rendue par la Chambre d’accusation. Les deux parties attendent donc le ministère public. Voici la réaction de Me Rafiou Paraïso, avocat de la Fbf, et de Me Moustapha Issiaka, avocat des plaignants.

Me Rafiou Paraïso (avocat de la Fbf) : « Tout dépend du parquet général »

« Je voudrais vous rappeler que c’est la Chambre d’accusation de la Cour d’Appel de Cotonou qui a prononcé la mise en liberté provisoire sans caution de mon client, Anjorin Moucharafou. Et nous attendons que le délai de recours du parquet général expire pour faire les formalités aux fins de sa sortie. Puisque mon client est toujours en prison. En tant que conseil dont le client est libéré, je ne peux qu’être satisfait. J’espère que les choses iront plus vite. La procédure, qui n’est pas terminée, se poursuivra donc et l’ordonnance du juge d’instruction devrait intervenir pour mettre fin à cette affaire. Mais actuellement, tout dépend du parquet général. Vous savez, je ne suis pas avocat pour venir occulter la réalité d’un dossier et je ne suis pas non plus avocat pour venir dire sur la place publique ce qui est fait dans un dossier d’instruction qui est par excellence une procédure secrète. Ce que je peux vous dire, c’est que mon client est inculpé et poursuivi pour des faits qu’on lui reproche. Il reste à la justice de dire si oui ou non les faits sont avérés. Mais je puis déjà vous rassurer et vous dire que je ne crois pas un seul instant que mon client soit vraiment inculpé ou qu’il puisse être reconnu coupable des faits qu’on lui reproche. Pour moi, il s’agit tout simplement d’un rapport de force qui avait été engagé et ma foi, à l’issue de la procédure vous verrez que mon client n’a rien à se reprocher ».

Me Moustapha Issiaka (avocat des plaignants) : « Le parquet pourrait faire un pourvoi en cassation »

« La Chambre d’accusation a rendu un arrêt qui a infirmé l’ordonnance du juge d’instruction qui a voulu statuer à nouveau. Cette ordonnance demande la mise en liberté provisoire d’Anjorin et ordonne le retour du dossier au juge d’instruction. En principe, avec cette décision, il devrait être mis en liberté provisoire mais il se trouve que le parquet général n’est pas d’accord. J’apprends que le parquet général pourrait faire un pourvoi en cassation. Donc, si cela est confirmé, le pourvoi étant suspensif, il ne pourra pas sortir et il faut attendre d’abord la décision de la chambre judiciaire de la Cour suprême. Si cette Chambre rejette le pourvoi, cela veut dire qu’elle confirme l’arrêt rendu par la Chambre d’accusation. En ce moment, il pourra sortir. Mais si la chambre judiciaire de la Cour suprême casse l’arrêt rendu par la Chambre d’accusation, cela veut dire que c’est l’ordonnance du juge d’instruction qui reste en vigueur et il ne sortira pas. Donc, actuellement, les regards sont tournés vers la Cour suprême ».

E.A.B et Pérez Lékotan (Coll)

Source: Le Matinal du 19 octobre 2011