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L’Union fait la Nation (« Un ») n’en finit plus de compter des défections dans son rang. 3 députés, tous de "puissants" hommes d’affaires annoncent leur départ le week-end prochain. Ils devront selon toute vraisemblance faire leur allégeance au chef de l’Etat.
Après le ralliement de la Renaissance du Bénin (avec ses 9 élus) aux idéaux du chef de l’Etat, 3 autres élus de l’« Un » sont sur le point de se libérer. De sources concordantes, ce sont d’importants opérateurs économiques qui, craignant pour leurs affaires, se sont retrouvé dans l’obligation de rejoindre les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe). Ils sont élus respectivement dans les 10ème, 16ème et 18ème circonscriptions électorales. Très implantés dans leurs différentes régions, ce sont non seulement des forces économiques qui lâchent l’Union, mais aussi des poids politiques qui face aux nouveaux enjeux du jeu politique national, n’ont d’autres choix que de renoncer aux objectifs de l’« Un ». L’un de ces trois députés se prépare d’ailleurs à signer l’acte de naissance de son mouvement pour marquer sa rupture totale avec son ancienne formation politique. Les mêmes sources attestent qu’un 4ème député, élu dans la 19ème circonscription électorale qui continue de douter de son choix, se décidera bientôt. Ces retournements politiques qui devront s’ajouter aux démissions du Secrétaire général du Prd (parti, membre de l’Union) et du Directeur de cabinet du président Adrien Houngbédji, annoncent d’énormes difficultés pour l’« Un » actuellement très fragilisée. La barque « Union fait la Nation » tangue et risque de chavirer. Des observateurs ont confié que vu les nouvelles exigences qu’impose désormais la realpolitik au Bénin, il ne pouvait en être autrement. Le Ko réalisé par le candidat président Yayi le 13 mars 2011 a tout chamboulé. Désormais seul maître de la sphère politique nationale, Yayi Boni emploiera sûrement les moyens immenses dont il dispose pour donner corps à l’un de ses grands rêves : provoquer la disparition de la plus grande alliance de l’histoire politique béninoise. Et le rouleau compresseur est trop puissant pour que des hommes d’affaires résistent pendant longtemps. Des pressions "politiquement correctes" qui devraient tout de même poser le problème de l’éthique en politique.
L’aventure « Union fait la Nation », un feu de paille ?
Mais d’un autre point de vue, si la cassure de l’Union, une ambition nourrie d’ailleurs par certains stratèges de la mouvance présidentielle, se concrétise, c’aura été un véritable échec pour des hommes qui ont consacré beaucoup d’énergie à "construire" une structure qui a fait rêver des milliers de Béninois. Un échec qui montre que l’Union était partie sur des bases peu solides et qu’en réalité, ses composantes avaient seulement accordé leurs intérêts, fondamentalement antagonistes, dans l’unique but de conquérir le pouvoir d’Etat. Elles n’avaient donc pas su murir leurs réflexions. Des ratés qui justifient la débandade qu’a connue très tôt cet ensemble politique au lendemain de la débâcle du 13 mars dernier. Et si les défections se précisent davantage, l’aventure « Union fait la Nation » défendue tambours battants par certains politiques, ne fera pas long feu. Une fin de vie précoce pour une alliance politique qui a pu marquer en 3 ans les esprits.
Allégresse Sassé
Source: Le Matinal du 29 juin 2011