Après sa défaite aux élections de 2011 : L’opposition se réorganise

Malgré les tempêtes qui s’abattent sur elle, l’Union fait la Nation affiche toujours sa cohésion et veut se donner les moyens pour aller plus loin. Après sa débâcle aux élections présidentielle et législatives, elle s’organise pour l’avenir.

L’Union fait la Nation tente de se remettre de ses deux défaites aux élections présidentielle et législatives. Principale coalition de l’opposition dirigée par Me Adrien Houngbédji candidat unique malheureux de l’alliance, elle s’apprête à organiser le débat en son sein par la tenue des journées de réflexion qui seront consacrées au bilan des deux élections de 2011 et la conduite à tenir pour l’avenir. Dans la perspective de ce rendez-vous, les commissions mises sur pied ont démarré leurs travaux hier, ont indiqué nos sources. Le processus qui vient d’être lancé débouchera au cours du mois d’août sur la tenue des assises très attendues par les militants et les barons de l’Union. Car, il s’agira de colmater les brèches en ramassant les morceaux cassés pour les recoller ou les remplacer par d’autres. Pour la première fois, les structures décentralisées de l’Union ayant servi aux deux consultations électorales, passeront au scanner, afin d’en savoir un peu plus sur les raisons de leur dysfonctionnement. Comment les réorganiser en tenant compte des données actuelles. Si la désillusion de l’Union aux deux scrutins organisés par le Bénin au cours de cette année date déjà du passé, les raisons sont plus que jamais d’actualité et le travail des trois commissions consiste à les relever et les présenter dans un rapport qui sera dépouillé lors des journées de réflexion. Tout aussi d’actualité au sein de l’Union, ce sont les courants de pensées que génère le repositionnement de la Renaissance du Bénin. Le rapprochement de cette formation politique avec la mouvance présidentielle a provoqué une profonde division entre les membres, certains approuvant le jeu de la Rb, d’autres par contre y sont hostiles. Cette situation a non seulement révélé une cohésion de façade de l’Union, mais également a laissé apparaître au grand jour les clivages entre ennemis d’hier, devenus amis avec l’unité retrouvée. Le procès fait au parti de Léhadi Soglo, est la traîtrise et la trahison. En face, on parle de la rançon de la ruse, accusant les autres de vouloir les contourner pour aboutir aux mêmes fins. Le débat est d’actualité. Tous ne parlent pas d’une même voix sur la sanction infligée à la Rb, parce qu’un groupe estime que c’est une décision qui se révélera contre-productive. Cette question brûlante que le leader charismatique du parti, Nicéphore Soglo a tenté de régler en vain, pourrait connaître un autre développement lors des prochaines assises de l’Union. L’optimisme est de mise chez certains leaders du groupe dont les propos rassurent sur un probable réchauffement des liens entre la Rb et ses alliés. Seulement, la balle est dans le camp des « renaissants », invités à clarifier leur position. Or, selon plusieurs sources, les responsables ne sont pas attendus aux journées de réflexion, la suspension ne pouvant pas être levée sans que la conférence des présidents n’ait eu à écouter et apprécier les explications de Léhadi Soglo. En dépit de ses querelles, la coalition compte s’organiser pour l’avenir. C’est d’ailleurs le principal sujet de préoccupation qui alimente les conversations entre les parties prenantes de l’Union. En ligne de mire, les élections communales et municipales de 2013. Un 3ème rendez-vous électoral qui pourrait tout changer ou confirmer l’ascension fulgurante de la mouvance au pouvoir. Craignant cette dernière probabilité, Bruno Amoussou, président de l’Union et ses compagnons se disent déjà prêts à retrousser leurs manches. Pourvu qu’ils ne soient pas rattrapés par le débat selon lequel, les dirigeants actuels doivent passer la main.

Source: Le Matinal du 27 juillet 2011